Il ne fait plus aujourd'hui de doute, pour la plupart des observateurs, que le monde de l'automobile est en voie de subir une profonde mutation et qu'elle aura un impact existentiel sur les métiers de l'assurance, entre, par exemple, enjeu d'identification des responsabilités en cas de sinistre (qui peut mener à transférer l'exigence de couverture aux constructeurs) et possibilité de réduction des nombres d'accidents jusqu'à leur quasi-élimination (affectant directement les primes, donc les revenus des compagnies).
Avinew se positionne précisément, à long terme, sur cette vision d'un autre modèle opérationnel et économique de l'assurance, nécessaire dans une perspective de conduite automatisée. Mais elle croit à une transition progressive, passant probablement par quelques grandes étapes successives. Aussi prépare-t-elle des solutions ajustées aux technologies les plus en pointe du moment, avec des polices conçues spécifiquement pour les Tesla, Mercedes, Nissan… disposant de fonctions de conduite assistée.
Ciblant à la fois les particuliers et les organisations gérant des parcs complets, la startup commercialisera ses produits d'assurances exclusivement à destination des propriétaires d'une sélection de véhicules équipés de tels dispositifs d'assistance. Son premier objectif consistera alors à inciter les automobilistes à adopter effectivement ces derniers, de manière à réduire significativement les risques encourus. Naturellement, le facteur de motivation retenu sera une réduction de prime, proportionnelle à l'usage, comme le proposent une poignée d'autres acteurs depuis quelques mois.
De toute évidence, la génération automobile actuelle est encore relativement loin de l'autonomie totale et elle ne constitue, à ce titre, qu'un itération préliminaire pour Avinew. Pour aller plus loin, elle prévoit de capitaliser ensuite sur l'expérience ainsi acquise – comprenant les données qu'elle collectera auprès de ses premiers clients – et sur une réinvention des modèles actuariels applicables pour imaginer et développer une approche viable de la compagnie d'assurance dans un univers sans conducteurs.
Quelques acteurs historiques ont certes entamé des réflexions sur l'avenir de leur secteur, parfois même, comme dans le cas d'Adrian Flux, jusqu'à créer un contrat dédié aux véhicules autonomes. Cependant ces réflexions portent généralement sur les caractéristiques techniques du changement et il sera extrêmement difficile pour ces entreprises de se projeter dans une remise en question fondamentale de leurs modes de fonctionnement. En conséquence, s'il est un domaine dans lequel le potentiel de disruption des nouveaux entrants est réel, l'assurance automobile est un bon candidat…