Le monde du travail est en pleine évolution
Le marché de l'emploi a sensiblement évolué ces 50 dernières années, jusqu'à subir de profondes mutations depuis les années 2000 avec notamment l'arrivée des nouvelles technologies. Si nos aînés ont connu une trajectoire linéaire dans le domaine professionnel, caractérisée par des carrières longues ainsi qu'un cadre de travail bien défini, la tendance, aujourd'hui, s'est nettement inversée.
Dorénavant, il s'agit de repenser sans cesse sa carrière et de bâtir sa valeur professionnelle sur un champ de compétences élargi afin de satisfaire les exigences du monde du travail en matière d'employabilité. Cette mutation oblige les travailleurs actuels à s'inscrire davantage dans une démarche d'ouverture et de polyvalence, là où quelques années auparavant, on favorisait au contraire le cloisonnement et la spécialisation des tâches. La formation continue est un bon moyen de répondre à ce nouvel ordre des choses.
En effet, le progrès technologique, l'intelligence artificielle, l'automatisation des tâches associées à une concurrence mondiale capable de communiquer en temps réel et de collaborer sur des projets internationaux ont entraîné de profonds changements à l'échelle planétaire, tant concernant notre mode de vie que nos méthodes de travail. Devant un secteur professionnel toujours plus concurrentiel et qui se digitalise de plus en plus, seules l'acquisition de nouvelles compétences et une démarche d'apprentissage permanente par le biais de la formation continue donneront les clés aux salariés pour s'inscrire durablement sur le marché de l'emploi.
Les carrières de longue durée n'existent plus
Selon l'INSEE, un actif qui entre sur le marché du travail sera amené à changer d'employeur en moyenne 4,5 fois au cours de sa vie. Ce n'est plus un secret pour personne, les jeunes qui s'insèrent sur le marché de l'emploi changent davantage d'employeurs que leurs aînés. Ces derniers pouvaient ainsi parfois aller jusqu'à effectuer toute une carrière au sein d'une même entreprise.
Dorénavant, changer de job est quasiment inscrit dans les mœurs, et rester 10 ans dans la même entreprise tient de l'exceptionnel. Cela peut s'expliquer par des raisons économiques : le passage de la crise financière ayant contribué à la disparition de certains secteurs d'activité, la hausse des délocalisations vers des pays émergents dans laquelle la main-d'oeuvre est bon marché, le gel des salaires qui ne concorde plus avec l'ancienneté des employés, etc.
Mais les raisons sont également technologiques et idéologiques. La génération actuelle est en quête d'apprentissage permanent, cette dernière étant désormais accessible beaucoup plus facilement qu'auparavant grâce aux nouvelles technologies et à l'afflux massif d'informations mises à disposition sur internet. Qui plus est, les temps actuels ont vu l'émergence d'une mobilité accrue, ainsi que de nouveaux métiers. Une évolution sensible des conditions de travail (travail collaboratif, télétravail...) se fait notamment ressentir dans le secteur du digital.
Tous ces éléments réunis amènent les salariés à changer régulièrement de job et à passer par la formation continue pour rebondir professionnellement. Et cela devrait aller en s'accentuant aux dires de certains organismes : Dell Technologies et l'Institut Pour le Futur (un Think Thank américain) ont ainsi publié une étude révélant qu'en 2030, les salariés devront parfois apprendre leurs tâches "sur le moment" grâce à des technologies comme la réalité augmentée et virtuelle. Ainsi, dans un tel système, la capacité à acquérir des connaissances serait bien plus importante que la connaissance elle-même.
La formation continue : une solution adéquate
Comme nous l'avons vu précédemment, les carrières longues sont en voie de disparition. En conséquence, les salariés doivent se réinventer, avoir plusieurs vies professionnelles pour pouvoir être à même de durer sur le marché de l'emploi. Cela peut se traduire par une évolution professionnelle ne nécessitant qu'une simple montée en compétences de la part du salarié, mais parfois ce dernier peut aller jusqu'à radicalement changer de voie et travailler dans un tout autre secteur d'activité que celui d'origine, voire envisager la création de sa propre entreprise.
La formation continue est, à ce titre, une solution concrète pour répondre à cette restructuration du marché du travail. D'ailleurs, certains pays l'ont parfaitement compris et sont en avance sur ce point, comme la Suisse, l'un des leaders mondiaux en matière de formation continue. En effet, une étude de 2016 indique que 62 % des salariés suisses auraient eu recours dans le cadre de leur carrière à une formation continue, soit une hausse de 4 points par rapport à 2011. La tranche d'âge la plus impactée serait celle des 25-34 ans.
Des chiffres qui prouvent l'intérêt croissant de se former continuellement pour les salariés. En favorisant ainsi les adultes à acquérir de nouveaux savoirs et à maintenir des compétences de base comme l'écriture, la lecture et l'expression orale, la société est plus à même de suivre les évolutions du marché de l'emploi dues aux diverses mutations économiques et sociétales. Les enjeux de la formation continue sont dès lors multiples, et sur ce terrain-là, tout le monde est gagnant : salariés comme employeurs.
La transformation digitale de certains secteurs-clés de notre économie moderne tels que la finance, l'assurance et la banque pour ne citer qu'eux, nous oblige à repenser notre manière de faire carrière. Il convient de tendre de plus en plus vers une formation perpétuelle, dans l'objectif de suivre au plus près les évolutions du marché de l'emploi auxquelles nous sommes confrontés chaque jour.