Les marchés des énergies renouvelables et de l’amélioration énergétique pourraient atteindre 70 milliards d’euros en France en 2012, si on se base sur les objectifs du Grenelle de l’environnement. Ce qui représenterait un doublement du marché, qui a atteint un pic de 33 milliards d’euros en 2007, selon une étude publiée par l’Ademe.
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Les emplois directs devraient doubler, de 220 000 en 2007 à 440 000 en 2012. Avec 120 000 emplois dans les énergies renouvelables et 320 000 dans l'amélioration énergétique. Des chiffres en ligne avec d'autres récentes études européennes.
Le marché le plus dynamique dans les quatre prochaines années sera celui de la production pour les équipements d’énergies renouvelables, avec une croissance annuelle de 22% (aux prix constants 2007), selon les projections de l’Ademe. Quatre secteurs dépasseraient les 2 milliards d’euros en 2012 : les appareils de chauffage au bois, le photovoltaïque, l’éolien et les pompes à chaleur. Atteindre ces chiffres implique cependant une dépense annuelle moyenne de 5,3 milliards d’euros pour les ménages (systèmes de chauffage à base d’énergies renouvelables) et plus de 4 milliards d’investissement par an entre 2008 et 2012 de la part des producteurs d’énergies renouvelables.
Les activités liées à l’amélioration énergétique intégrées dans l’étude vont des équipements dédiés dans les logements existants aux transports collectifs en passant par les véhicules de classes A et B. Sur la base des objectifs du Grenelle de l’environnement, le marché de l’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel serait le plus porteur avec une croissance de 19% par an d’ici à 2012, soit une très forte accélération par rapport à la période 2006/2007 où l’augmentation a été de 3 à 4% en volume. Cela nécessiterait une dépense annuelle moyenne de près de 15 milliards, à la charge essentiellement des ménages. A cela s’ajoutent les équipements de chauffage individuel liés aux énergies renouvelables (pompes à chaleur solaire thermique, appareils de chauffage au bois…) pour une dépense globale de 28 milliards d’euros en 2012.
Reste que ce scénario est soumis à des aléas : si le pétrole cher pousse les énergies renouvelables, le niveau de prix des solutions existantes est un frein. Surtout dans une conjoncture marquée par la faiblesse du pouvoir d’achat des ménages. Il faudra trouver des solutions de financement innovantes pour éviter ces écueils, souligne le rapport.
Le développement des éco-industries figure parmi les priorités du gouvernement. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, et le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie, Luc Chatel, viennent de mettre en place un comité stratégique des éco-industries dans le cadre du plan "écotech 2012". Objectif : que la France ne passe pas à côté de la «révolution verte». Le comité présentera ses propositions en novembre.