Tirer sur la corde
Trop!
Autour du cou.
Muscler ses cordes vocales
Trop!
Faire jouer la corde sensible
au tympan
à fond la caisse
Trop!
Cordes sympathiques.
Maîtresse corde.
"Le seuil de l'immortalité est assez haut, en pierre, avec des plantes.
On ne s'apercevait pas du tout qu'on le passait.
Mais de l'autre côté,
des tripotées
d'oiseaux sans ailes ni sans eaux
POUSSAIENT DES CRIS D'ECHIRAN"
Boris Vian extrait de "Cantilènes en gelée "
illustration source: Toile
"La volonté attend sans cesse
Un désir sans trouver.
Le cran d’arrêt passionne l’absence
de gaudriole.
Une cicatrice vers la nuit
profane la réflexion
II n’y a que détachement
incrédule.
On me fait souffrir
parce que je sais l’indifférence
Banalités embarquées sans cesse
sur elles-mêmes.
Les horizons attirent les yeux
de nos sentiments."
Francis Picabia
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"Factionnaire au bord d'un étang
C'est ptès de la mar guérite
Un clair matin, douleur subite
-Aube, épone- vous poinct souvent;"
Boris Vian
illustration:Boris Vian "Post-Scriptum Editions Cherche Midi
"Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal
Prenez des ciseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voici un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire."
Tristan Tzara
"Elle est tapie, là dans l'ombre
ne dit rien qu'un sourire distrait
et le passant distrait ne l'a pas devinée.
C'est l'ombre d'un tronc d'arbre de l'avenue?
c'est l'ombre au recoin de la brillante vitrinec'est l'ombre d'un instant quelque part d'imprécis
Elle est là, ombre, et a un nom précis qu'elle tait.
Parfois elle surgit, crie
et le passant surpris se dit qu'elle est folle
ou bien étrangement qu'elle est une étrangère
et qu'il faut de tout pour faire un monde.
Elle est le monde entier montagne et mer, ciel et enfer
Elle est ombre et lumière, arbre et vitrine,
l'instant et la durée, aussi
elle vibre
pleure, sourit, se tait, crie, danse et chante liberté
se nomme poésie.
Mais le passant a fui...
Il est sérieux, lui, et très pris
...et c'est tant pris pour lui. "
Rémi Begouen extrait de "La maison de l'armateur"
Photo Rémi Begouen