[critique] Alita : Battle Angel

Par Vance @Great_Wenceslas

Produit par James Cameron, le Alita : Battle Angel de Robert Rodriguez est une adaptation fidèle du manga Gunnm, dotée d'effets spéciaux absolument saisissants de réalisme et mise en scène avec talent. L'héroïne interprétée par Rosa Salazar en performance capture est une prouesse qui s'inscrit dans la logique des avancées technologiques du réalisateur d'Avatar . Une très belle surprise que l'on vous recommande d'ailleurs de voir en 3D !

C'est qu'on l'aura attendue cette adaptation cinématographique du manga Gunnm ! Cela fait plus de 20 ans que James Cameron en parle, mais le succès de et d' ont tellement accaparé le metteur en scène canadien qu'il n'a eu de cesse de repousser le tournage avant de le confier à un autre réalisateur. C'est ainsi que Robert Rodriguez, en tant que fan de l'œuvre d'origine, s'est vu proposer par James Cameron la lourde tâche de mettre en images le scénario qu'il avait écrit il y a des années. Après élagage par le réalisateur de The Faculty, les deux artistes se mirent d'accord et le projet fut bel et bien lancé.

L'association des deux a de quoi étonner, puisque Robert Rodriguez est plutôt connu pour ses petits films où la débrouillardise leur confère presque un aspect amateur et je-m'en-foutiste, tandis que James Cameron est un habitué des budgets démesurés et des spectacles grands publics fédérateurs. C'est pourtant oublier que Robert Rodriguez peut être aussi considéré comme un pionnier de la 3D au cinéma et du tournage en numérique, et qu'il partage avec son collègue cette obsession du contrôle : il est souvent scénariste, monteur, compositeur, producteur de ses propres longs-métrages. Mais comme il nous l'a avoué lors de la séance de Q and A qui a suivi la projection presse de Alita, il a beaucoup appris au contact de James Cameron, qui produit tout de même le long-métrage avec son collaborateur Jon Landau.

A la vue du résultat, on veut bien le croire : on a plus l'impression de voir un film du réalisateur de que de celui de Desperado. Cette étroite collaboration a clairement fait un grand bien à cette adaptation, qui s'avère en outre très fidèle au manga. Alita : Battle Angel ( Alita fait référence à la tradition de Cameron d'avoir un titre en A ou en T) est ainsi une très belle surprise. Nous aurions certes quelques petites réserves sur quelques ellipses rendant parfois certaines situations peu logiques, sur l'écriture de tout ce qui concerne le personnage de Mahershala Ali ainsi que sur le choix de Keean Johnson pour interpréter le premier rôle masculin. Mais ce serait faire la fine bouche face au spectacle complètement hallucinant qui nous est proposé. En s'éloignant volontairement de l'esthétique japonisante de Gunnm pour placer son action dans une cité futuriste aux influences latinos, Robert Rodriguez donne à Alita une identité unique et parvient ainsi à créer un environnement SF qui tient du jamais vu.

Bien évidemment, les origines japonaises ne sont pas trahies puisque le fond du film

respecte bien l'essence du manga. L'intrigue reprend les 4 premiers tomes de la série et offre au personnage d'Alita un parcours initiatique captivant. La fin pourra frustrer mais elle n'appelle pas nécessairement de suite (prévues selon le succès du film). Il manque peut-être une bonne demi-heure au montage cinéma, mais Robert Rodriguez nous a assuré qu'il n'y aurait a priori aucune version longue puisque les coupes dans l'intrigue le furent dès la réécriture du scénario.

En l'état, le spectacle reste jubilatoire, les scènes d'action parfaitement lisibles, et l'on n'a surtout l'agréable sensation de voir un divertissement avec une réelle personnalité. La plupart des effets spéciaux sont saisissants de réalisme, mais c'est surtout l'héroïne interprétée par Rosa Salazar en performance capture qui vous impressionnera : Alita est une prouesse qui s'inscrit dans la logique des avancées technologiques du réalisateur d'. C'est la plus grande réussite du film. On vous recommande d'ailleurs de le voir en 3D pour ajouter encore plus d'immersion. Mais peu importe les conditions dans lesquelles vous verrez Alita : on vous le conseille vivement !