Pourquoi sommes nous à la rue ?

Publié le 02 février 2019 par Le Journal De Personne

Rien ne va plus... on vit comme si le paradis était vraiment perdu.

Ce qui fut et ce qui sera sont désormais confondus.

Le charme est rompu. Le passé est dépassé, l'avenir n'est pas encore advenu... Il n'y a plus que le présent de nos représentations pour être reçus ou déçus.

Il faut être tordu pour croire que l'être puisse être mordu. L'être avec un grand E ;

En noir, en jaune ou en rouge, nous sommes déchus... Pire, nous sommes persuadés que notre déchéance est voulue.

Comme si notre perte, nous l'avions nous- mêmes désirée et obtenue.

Suicide ou homicide volontaire, qui l'eut cru ?

La perte de la magie est devenue magie de la perte. La pulsion de mort a pris le dessus.

Question :

Qu'est-ce qui nous a valu cette perte d'identité ?

La vacuité de tout point de vue ?

La vanité de toute aspiration à l'absolu ?

Pourquoi sommes-nous à la rue ?

Réponse :

Parce qu'il n'y a plus que des électeurs et pas un seul élu.

Plus d'examen pour les consciences, tout le monde s'estime déjà reçu.

Au royaume des ténèbres, il n'y a ni percevant, ni perçu.

On navigue à perte de vue depuis qu'on a confondu le supérieur et l'inférieur, le haut et le bas de gamme.

Rien ne va plus depuis qu'on ne hiérarchise plus.

Depuis que tout se vaut avec ou sans plus value.

Depuis que les valeurs ne valent plus.

Depuis que l'esprit est mal vu.

Depuis que le génie n'est plus le bienvenu...

Depuis qu'on ne distingue plus entre l'essentiel et l'inessentiel.

Depuis qu'on a vidé le ciel en se réfugiant derrière des murs circonstanciels.

Pour les uns, c'est bien fichu, pour les autres, c'est mal fichu. Mais c'est tout de même fichu.

Et quelle leçon de choses avons-nous retenue ?

Qu'il n'y a pas qu'un mais trois sous-entendus. Que la vérité, nous l'avons trois fois perdue :

La vérité naturelle : boire de l'eau quand on a soif

La vérité artificielle : exiger une coupe en or pour boire

La vérité surnaturelle : croire que l'on peut changer l'eau en vin et mettre fin à nos déboires.

Nous n'en avons retenu que la soif, et pour que notre vérité ne paraisse pas dérisoire, nous nous disons qu'il nous restera toujours la mer à boire.

Au revoir !