Depuis le 30 janvier 2019, 60 chômeurs CGT de Lyon et Saint-Etienne occupent le centre régional pour Auvergne/Rhône Alpes de " Contrôle de la recherche d'emploi " de Pole Emploi. (Communiqué de CGT Précaires Saint-Etienne)
Habituellement, ces centres ne reçoivent aucun chômeur, car la procédure de contrôle - uniquement à distance par courrier et au téléphone - exclut de recevoir le chômeur contrôlé.
Alors que nous connaissons déjà 550 000 radiations par an, souvent illégales, c'est à des centres comme celui-ci que le décret anti-chômeurs du 30 décembre a confié la nouvelle étape de la chasse aux chômeurs : des effectifs - multipliés par 5 - de 1000 conseillers qui s'occupait auparavant d'accompagner les chômeurs dans leur retour à l'emploi et depuis déplacés dans ces brigades chargées de la radiation.
Dans le viseur : multiplier les radiations pour " insuffisance de la recherche d'emploi " y compris pour des chômeurs présentant lors du contrôle des dizaines de candidatures et recherches personnelles ! Dans cette " procédure " les agents chargés du contrôle ont toujours le dernier mot et peuvent maintenir une radiation même si l'agence locale de Pole Emploi garantit que le demandeur d'emploi mène une recherche plus qu'active !
L'objectif est donc bien de radier à tour de bras, pour donner l'impression que ces chômeurs radiés seraient autant de demandeurs d'emploi en moins, comme s'ils avaient durablement retrouvé un emploi ! Les magouilles sur les chiffres du chômage continuent, en faisant la guerre aux chômeurs plutôt qu'au chômage.
Tous les privés d'emploi comprennent bien qu'ils peuvent être radiés à tout moment, si nous n'acceptons pas les offres d'emploi les plus pourries, des contrats toujours plus courts, les temps partiels imposés, les salaires plus bas qu'attendus pour le poste ou par rapport à notre formation, comme l'impose le décret du 30 décembre en supprimant la référence au salaire antérieur dans la définition d'une " Offre d'emploi raisonnable " ! C'est le retour du Travail Obligatoire, en faisant exploser encore plus la précarité.
Le décret rend également possible ce qui était illégal hier : supprimer l'allocation chômage en plus de la radiation. Une double peine pour des chômeurs dont on vole les allocations ! Il s'agit pourtant de nos droits puisque nous avons cotisé pour cela, même si 80% des 11 millions de privés d'emploi et précaires ne sont pas indemnisés. On est loin du fantasme des chômeurs fraudeurs, feignants et assistés !
Enfin, si l'on veut contester une de ces radiations arbitraires, le décret renvoie les voies de recours auprès des mêmes agents qui ont " instruit " le contrôle et au final prononcé la radiation : Pole Emploi devient juge et partie !
L'arbitraire de ces brigades de contrôle nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.
En occupant cette plateforme de Contrôle de la recherche d'emploi, les privés d'emploi et précaires de la CGT rappellent qu'aucun lieu ne nous est interdit dans la défense des droits et la dignité des chômeurs.
Dès aujourd'hui nous lançons une grande campagne et un appel à tous les chômeurs et précaires :
- Ta parole doit se libérer, témoigne à [email protected],
- Entre en résistance contre les radiations arbitraires : face à la répression, ne reste pas isolé, organise ta colère, rejoins les Comités de privés d'emploi et précaires CGT,
- Exigeons le retrait des lettres de cadrage de la " négociation " actuelle de l'assurance chômage et du décret anti-chômeurs, pour gagner l'indemnisation de 100 % des privés d'emploi ! Ensemble, nous sommes plus forts face à la machine à radier ! Nous pouvons gagner le droit au travail et à l'indemnisation !