Nous avons plus tendance à entendre parler de " bipolarité" . La cyclothymie, pourtant assez inconnue pour plein de monde (et même de certains médecins, oui oui), est une pathologie tout aussi handicapante. En réalité, c'est tout simplement une branche de la bipolarité.
Je suis cyclothymique: Ce qui signifie que mes périodes dépressives et exaltées se succèdent. Mes humeurs et émotions peuvent changer en quelques minutes, peu importe la situation.
17-18 ans environ avant de trouver les bonnes personnes pour m'aider. Juste après les nombreux traitements et diagnostics foireux qui m'ont accompagné par d'autres psychologues, psychiatres qui m'ont mis à terre plus qu'autre chose. Et l'abandon thérapeutique existe aussi et se retrouver seul, sans savoir ce qu'il se passe dans notre tête, parce que la personne en charge de notre dossier pense que notre seule place est en psychiatrie, c'est pas très encourageant non plus. Alors malgré la difficulté de la maladie, avoir un diagnostic fait du bien et des personnes qui nous entoure et nous soutienne, parce qu'on peut enfin comprendre (du moins essayer) ce qui dysfonctionne chez notre cerveau et être enfin aidé, comme il se doit sans être prit pour une personne " à part ".
J'ai un fond tout de même qui penchent beaucoup plus vers le dépressif. J'ai constamment un grand mal-être en moi, car en plus d'être cyclothymique, j'ai des troubles associés (comorbidités). C'est à dire, troubles obsessionnels compulsifs, troubles alimentaires, anxiétés sévères, parfois crises de panique plus ou moins intenses, malaises, tétanie, insomnies, impulsions menant au danger et etc. Autant faire les choses en grand.
Alors quand on ne sait pas ce que l'on a et que les préjugés, critiques, jugements négatifs se font, c'est poignant et extrêmement frustrant. Parce qu'on ne peut même pas expliquer la réalité, on ne la connait pas.
Que ce soit mes parents, mes proches, moi, avons toujours senti qu'il y'avait un " problème ". Mais lequel ? Nous ne sommes pas psy après tout, c'est leur boulot apparemment, mais c'est ma mère qui m'a finalement diagnostiqué... avant d'avoir la validation d'un VRAI médecin.
Etre cyclothymique c'est marcher sur un fil, en permanence. Quand nous sommes cyclothymique, nous sommes comme au ralentis, mais notre cerveau lui calcule à une vitesse incroyable chaque petit détail qui nous entoure.
Etre cyclothymique handicape la vie quotidienne du malade, au point de ne pas pouvoir effectuer des tâches simple. Le permis par exemple, où alors des tâches comme des petits boulots etc.
Lorsque qu'un cyclothymique n'est pas diagnostiqué avant ses 18 ans environ, la tâche s'avère beaucoup plus complexe... un travail pas des plus adapté a été fait, et qu'on se le dise, ça n'aide pas. C'est comme si l'on donnait un cachet pour les migraines à quelqu'un qui souffre du ventre. Les traitements et expertises médicales ont embrouillé le cerveau du malade. C'est une chance d'être diagnostiqué avant ses 18 ans (environ bien sûr). Le malade diagnostiqué plus jeune, pourra être accompagné de de ce qu'on appelle la psycho-éducation.
La psycho-éducation consiste à aider le patient dans son quotidien (ainsi que ses proches) à gérer sa maladie pour améliorer le quotidien. Elle permet au patient d'être " l'acteur principal ". Elle lui apprend à gérer lui-même ses difficultés et à les comprendre afin d'avoir une bonne connaissance de sa pathologie.
Un diagnostic peut nous paraître négatif mais à bien des surprises, peut nous soulager, malgré la bataille quotidienne.