Vendredi, c’est la review de Friday night lights. Rien de plus logique comme cet épisode simple et puissant. Je commence à comprendre pourquoi certaines personnes chez et en dehors de NBC se battent pour le maintien de cette série car elle est tout simplement brillante tout en parlant de choses simples de la vie de tous les jours. Une série sur la véritable Amérique, sans pour autant basculer dans le patriotisme à outrance et la religion à l’extrême même si les deux thèmes sont extrêmement présent dans la série et dans cet épisode en particulier. Pourquoi supporter Friday night lights ? Car la série parle dans ce 11e épisode de l’Irak et de la sexualité chez les handicapés, deux intrigues magnifiquement mises en scène.
Jason et Lyla tentent de retrouver ce qu’ils ont perdu. Si le cœur y est, le handicap de Jason reste une barrière entre eux. Lyla fait des efforts, elle veut bien faire comme toujours mais Jason n’est pas encore prêt à accepter cette partie de sa vie. Sa conversation au bar avec Herc est à la fois crue mais terriblement réaliste dans les questionnements du jeune homme. Enfin je dis crue mais on reste sur NBC donc les mots érection ou éjaculer ne sont jamais prononcés mais ce n’est pas nécessaire. On peut comprendre le malaise produit par le film “ porno ” de Lyla car cela renvoie Jason directement à ce qu’il est aujourd’hui alors qu’il garde toujours le rêve d’avoir un jour une vie normale et d’épouser Lyla. Il le dit d’ailleurs à Tamy. C’est Lyla, il l’aime et il ne peut pas s’en empêcher. Excellente idée d’ailleurs de réunir ses deux personnages que l’on n’avait jamais vu ensemble. J’aime de plus en plus le personnage de Tamy. C’est une femme simple, naturelle et Connie Britton est magnifique dans ce rôle sans artifice. Ça pourrait être notre voisine, notre sœur. On la voit sortir les poubelles, se taquiner avec son mari, loin des psychodrames d’autres séries qui se veulent tellement plus à la mode. Et mine de rien, Tamy fait le lien entre les trois intrigues de l’épisode. Les femmes commencent à prendre de plus en plus de place dans cette série pour mecs et j’aime ça.
Le père de Matt revient d’Irak et on se dit que tout va enfin tourner rond pour le jeune Saracen. Je m’étais fait un peu des illusions de ce côté là et lui aussi sans doute. La volonté du père de Matt a vouloir retourner en Irak est vraiment très intéressante. Il était facile de faire de la propagande pro Bush avec un tel sujet mais la série ne tombe pas dans ce piège. Son père l’explique très bien, les Irakiens ont besoin d’eux là bas et ils ne peuvent pas aujourd’hui les laisser tomber. Ce n’est pas une question d’être pour ou contre la guerre, c’est une question de respecter sa parole et de ne pas laisser tomber une population qui d’une façon ou d’une autre compte sur cette présence américaine pour éviter le chaos. J’ai trouvé cette approche très juste, elle donne un autre regard plus tempéré sur cette question qui divise. Si Matt remet en question les décisions de son père, celui ci n’a pas forcément tort. Matt ne peut pas s’occuper seul de sa grand mère et il a besoin de quelqu’un pour l’épauler. Ainsi, placer la grand mère dans une maison de retraite et envoyer Matt chez sa tante semble être une bonne solution. Son père veut bien faire, mais ce serait comme oublier les derniers mois où Matt a lutté pour maintenir sa vie à flot. Là encore, Tamy et Eric sont là pour l’aider et il y a toujours cette dimension très paternaliste chez le coach. Il le dit, l’équipe, la ville, ils sont tous une famille. Et en même temps, on n’oublie jamais ce respect que les jeunes doivent à leurs parents. Ainsi le coach n’hésite pas une seconde à reprendre Matt quand il dit qu’il déteste son père. Et je me demande comment la situation va évoluer. D’autant plus que cette histoire permet de rapprocher le coach et Matt qui étaient un peu en froid depuis qu’il sort avec Julie.
Autre duo improbable, celui de Landry et Riggins. Là encore, Tamy joue les entremetteuses. L’intrigue est plus classique et m’a un peu fait penser à la série My so called life (Angela 15 ans) où le personnage de Jared Leto se fait aider par le jeune Bryan dans ses études. Ici on évite le cliché du footballeur illettré, Riggins ne veut simplement pas faire d’effort, pensant que tout va toujours s’arranger, comme à l’époque où Street était toujours debout sur ses deux jambes. Et comme pour Smash et Saracen, je suis surpris par le début d’amitié entre ces deux garçons que tout oppose. La surprise vient aussi de Landry que l’on découvre en chanteur de hard rock. Qui l’eut cru. Pourtant cela ne fait pas artificiel. On n’est pas tant surpris que cela.
La conclusion est donc très simple à faire. Plus le temps passe et plus je suis séduit par cette série. Par ses personnages, par la simplicité de ses intrigues et le naturel des différentes situations. Finalement c’est une question de ton car on pourrait raconter la même histoire à la “ Sept à la maison ” de manière sirupeuse et moralisatrice, mais la série ne tombe pour le moment pas dans ce piège.
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