Le symbole de Berlin, à coté de la tour de télévision, est l’Ampelmann. Qui, quoi, où ?! C’est le bonhomme qui est représenté sur la plupart des feux piétons de Berlin-Est, et qui permet ou non de traverser la route. Mais nous avons ça aussi, en France ! - me direz-vous. Oui, mais aucun bonhomme de feu de signalisation n’est aussi mignon que l’Ampelmann (ou –frau, version fille) ! Leur naissance date de 1961, lorsque devant un risque accru d’accidents de la route, un psychologue Est-berlinois, Karl Peglau, propose d’introduire des symboles humains dans les signaux de la route. Les petits bonhommes deviennent rapidement part du quotidien des berlinois de l’Est, et c’est tout naturellement que des petits films et les matériaux éducatifs sur la sécurité routière font figurer le personnage de l’Ampelmann. Ce personnage est même tellement ancré dans les esprits, que suite à la réunification de 1989, lorsqu’on commence à remplacer les feux par des modèles standard conformes aux directives européennes, un mouvement de résistance populaire se crée. Un Comité pour la Préservation de l’Ampelmann est même officiellement fondé !
En 1997, le mouvement a raison des bureaucrates, et l’Ampelmann est sauvegardé ; par solidarité, même certaines rues de ex- Berlin Ouest sont éclairées par lui. Le designer Markus Heckhausen, qui participe au mouvement, crée des lampes Ampelmann, puis sort un livre avec Karl Peglau sur l’histoire du petit bonhomme. En peu de temps, l’Ampelmann devient une figure culte de Berlin : des boutiques vendent toutes sortes de gadgets sur le thème, de T-shirts à sacs, en passant par les moules à gâteaux, les bijoux et les parapluies.