Nigauds Bêtas

Publié le 29 janvier 2019 par Hunterjones
J'étais alors en secondaire 1 ou 2.
11-12 ans. Peut-être 13, je ne sais plus.
Qu'est-ce que je me trouvais malin (clever)
Je découvrais la chanson Enola Gay de la formation Orchestral Maneouvres in the Dark. Duo britannique masculin.

"C'est l'histoire de deux gars qui essaient de scorer avec les filles" me disaient mes amis.
"Mais nooooooooooooooon!" que je leur disais. "Que pensez vous que sont leurs manoeuvres dans le noir à ces deux garçons? Elona c'est un annagramme de quoi? Alone! alone gay, gay alone. C'est un coming out déguisé!". Tous bien drapés dans le tapis poussiéreux de l'ignorance, mes amis réagissaient comme un public réagit à une conférence TED de nos jours. Dans un grand AAAAAAAAAAH! de public ébahi.

Mais voilà. C'était de l'ignorance crasse.
On avait pas de dictionnaire sur téléphone au début des années 80, on ne pouvait pas débullshitter rapidement les propos d'un quidam.
Quelques années plus tard, le rosé atteignait mes joues quand je découvrais que l'Enola Gay était le nom du bombardier qui a largué la bombe sur Hiroshima en 1945. Ce nom était celui de la mère du pilote, Enola Gay Tippets.

DUHHHHHHHHHHHH Jones!
No street creds.

L'assertion que la frontière des États-Unis et du Mexique est une frontière "ouverte" est un leurre. Une fausseté. Un fait alternatif. Un mensonge.

Le président des États-Unis, Fox News et leurs dérivés sont colporteurs de cette fausseté.
La vérité est que la frontière est sévèrement contrôlée depuis plus de 50 ans. En 2000, c'était 1,6 millions d'immigrés illégaux qui étaient arrêtés à la frontière. L'an dernier, tout juste 400 000.
Comment les Républicains lisent-ils cette information?
Ils comprennent "ceci veut dire que davantage passent entre les mailles du filet."

Non.
Non seulement il y en a tout simplement moins, mais une large part des illégaux n'entre pas nécessairement aux États-Unis, illégal, elle le devient. Ils arrivent du Canada, du Mexique ou d'ailleurs, entre légalement, et choisissent de beaucoup étirer leur séjour (balisé dans le temps) ou de simplement ne jamais repartir.

Entre 2009  et 2014, les années Obama, ce sont plus d'un million de Mexicains qui ont même choisit le chemin inverse. Celui de retourner vivre au Mexique. QUITTANT LES ÉTATS-UNIS. 870 000 choisissaient de venir vivre au pays de l'Oncle Sam.
Un mur serait donc une forteresse pour les immigrés illégaux déjà à l'intérieur.
Les membres du Congrès issus du Sud des États-Unis, qui composent avec les réalités (pas les faits alternatifs) de la frontière depuis toujours, savent tout ça. Ils savent qu'un mur n'est pas une bonne idée. Ils votent tous contre. Républicains comme Démocrates. Ils ont des idées bien différentes que celles du Nord.
Parce qu'ils sont bien informés sur le sujet.
Je ne l'étais pas sur l'Enola Gay de 1983. C'était l'histoire de deux gars voulant conquérir des filles, oui, mais l'opération devenait une bombe nucléaire.
"a bomb" est aussi un projet qui fait patate en anglais.
L'idée du mur is a bomb.
La partie Nord des États-Unis, qu'on dit souvent "la partie éduquée" fait preuve d'une grande ignorance crasse. Nourrie par le président lui-même et ses bénéouiouis.
Make America Late Again