Adam et eve ou le message code

Publié le 28 janvier 2019 par Fabianus

C’était Adam l’amant lamentable d’Eve la gironde aux sublimes contours Dont le mari peu fréquentable tablait et buvait dans tous les troquets le jour Et puis la nuit, complètement cuit Rentrait dans son mas décrépi Parfois battait Eve affolée Qui n’en pouvait plus de la vie.
Alors Adam l’amant lamentable d’Eve la gironde aux sijolis contours En eut assez d’être taxé d’amant tassé dans sa sotte et trop tacite cour Il envoya un billet doux Pourtant c’était l’hiver chez nous Mais un billettout habillé De prénoms qui se succédaient :
Quentin Marie Bénédicte Séverine René Patrice Thérèse Hervé. Quand un mari benêt dicte ses vœux ris ne renais pas triste et réservée
Sylvie Samson Jérôme Alice Philémon Thomas. S’il vit sans songer aux malices, file et monte au mas
Jean Nathan David Désiré Félicité Maxime Alphonse J’en attends d’avides désirs et félicité maximale, fonce
Anouk Aline et Henri Anthony Kelly Bérénice Odile Emma Denis Florence Dominique A nous câliner en riant, toniques et libérés, ni sot dilemme à deux ni flot rance d’homme inique !
Elie Véronique Alain Orane Oscar Geneviève Candice SueLuc Raymonde Barbara Marc Emma Clémence Et l’hiver au nid câlin, aura noce car je ne vis Eve qu’en dissuadant lucre et monde barbare à marquer ma clémence
Kader DéborahMaude Olivier Anne Omar Chantal Hans Qu’adhèrent des beaux rameaux d’olivier à nos marches en Talence
Natacha Théophile Kim Hans Amour Raymonde HoraceEloi Martial Angèle N’attache à tes hauts fils qu’immense amour et monde aura ses lois martiales en gel
Edmonde Amélie Bérangère Tristan Bernadette Henri Rémi Mick Aide monde, âme, et libère, ange, air triste en berne. Ah détends rire et mimiques Leslie Véra Laurence et Geoffroy. Olive Yvon Laisse l’hiver à l’eau rance et jeux froids. Au lit vivons !!
Mais le billet fit tant bailler la belle harassée par trop de nébuleux effets Qu’elle décida de s’aider sans sous céder avec un décodeur très éclairé Un bon expert en la matière Qui travailla sans un revers Mais cet expert, plutôt pervers Etait de son mari compère !
Il lui révéla, ah quel verrat, la véracité de ces vers et tout fut clair ! Pour le mari déconfit qui par le contrecoup subit le cri des coronaires Arrêt du cœur mais le docteur Ne sombra pas dans la stupeur Il mangeait trop ce grand buveur ! Son temps était compté en heures.
Adam s’armant plus sûrement de beaux serments se mit alors dans ses plus beaux atours Pour la femme de ses pensées et toute flamme dépensée ressuscita l’amour Et ils s’aimèrent et ils semèrent L’amour plus fort que la misère De beaux enfants resplendissants Comblèrent un bonheur éclatant On leur donna ses prénoms là : Carl, Amélie, César, Yvan Car l'âme élit ces arrivants !
Cette chanson,dont une grande partie repose sur des holorimes, m’a demandé de longues heures de réflexion.
Première étape : à partir de prénoms trouver un texte qui serait homophoniquement identique à la succession de ces prénoms, tout en ayant du sens. Deuxième étape : broder autour de ces holorimes un contexte, une introduction, une chute Troisième étape : habiller le tout d’une musique, rythmée si possible. M’est venue, alors, une mélodie assez proche du ragtime.
J’avais laissé quelques bribes de cette chanson sur le net.

Quelle ne fut pas ma surprise, un jour, en tapant « Quentin, Marie, Bénédicte » sur Google (histoire de voir si d’autres auraient eu la même idée ou m’auraient plagié !) de voir apparaître la référence d’un livre « Le bon usage de la répétition dans l’expression écrite et orale » d’un certain Léandre Sahiri.
Ce brave Sahiri, sans même chercher à me contacter, se permettait de me citer en page 246 de son livre. J’y apprenais que je pondais, sans le savoir, des kakemphatons de la meilleur veine (sinon, pourquoi se serait-il préoccupé de me citer dans son ouvrage). Je me marre de la définition : procédé parfois obtenu involontairement (gloups) ou inconsciemment (gloups) ! C’est ça, l’ami (non pas ces salamis), dis tout de suite que la chanson m’est tombée dessus comme par enchantement !
Ce n’est pas la première fois qu’on ressort mes calembours (et donc aussi mes kakemphatons) sur le Net, sans que je sois consulté. Bon, c’est ainsi. Je n’en prends pas ombrage ! Mais quand même !
Il y en a même certains qui pourraient en faire un bouquin et les éditer à leur nom voire même en exiger les copyrights ! Non mais, dans quel monde vit-on !
Voilà ce qu’on trouve sur books.google.fr



 
En attendant, voici un extrait de la chanson, celui le plus épique, le plus, comment dirais-je…oui, le plus kakemphaton !
Je t’en foutrai moi du kakemphaton !