Premier retour de Clint Eastwood devant et derrière la caméra depuis le fabuleux Gran Torino, en 2009, La Mule est un thriller dramatique, certes plutôt intéressant sur quelques points, mais néanmoins extrêmement mineur dans la riche filmographie du bonhomme.
En effet, si le message que le cinéaste américain tente de transmettre à travers le parcours du héros du film est forcément louable, et aussi – il faut le reconnaître – infiniment touchant, il s’exprime malheureusement à l’écran de manière bien peu convaincante. Outre l’usage de lieux communs éculés, l’extrême répétition des dialogues ou l’écriture trop faible des personnages secondaires, on regrettera surtout le côté générique de la réalisation. Sans forcément faire dans l’original, l’artiste américain nous avait effectivement habitué à une photographie minutieuse, apportant à ses œuvres un regard acéré, élégant et perspicace. Ici, l’ensemble paraît au contraire quelconque et fonctionnel, épousant sans faire d’étincelles une narration terriblement scolaire, consistant en une série de road trips plus tranquilles que passionnants. Il en découle, dès lors, un long-métrage d’une platitude absolue, incapable d’installer des enjeux forts et de construire des personnages consistants.
Pour son premier retour devant et derrière la caméra depuis Gran Torino, Clint Eastwood signe donc un drame intéressant mais mineur. Peu inspiré, tant sur le fond que sur la forme, le film manque malheureusement trop de nuance et de hauteur que pour vraiment convaincre. Reste toutefois un acteur charismatique et un message familial touchant.