Un jour, un client m'a dit qu'il voulait faire de sa société une "entreprise libérée". J'ai rédigé une synthèse d'un article d'Isaac Getz. Selon ce dernier, ce qui fait l'entreprise libérée, c'est un "leader libérateur", ayant des caractéristiques très spécifiques.
On se plaint de ce qu'il y ait peu de leaders libérateurs. En fait, je crois que la libération de l'entreprise tente beaucoup de dirigeants. Mais pour une mauvaise raison : ils veulent se débarrasser de ce que l'entreprise a de plus gênant : ses employés.
Isaac Getz pense probablement que les leaders libérateurs aspirent à une société démocratique et égalitaire. Pour ma part, je constate que mes missions débouchent toujours sur un début de libération de l'entreprise, mais pas par amour de la démocratie. Le dirigeant comprend, brutalement, que son entreprise a un potentiel insoupçonné. Il comprend, tout aussi brutalement, qu'il ne peut l'exploiter seul. Il a besoin de l'aide de ses collaborateurs. C'est cette prise de conscience qui amène la transformation. Elle est radicale. Elle règle, effectivement, la question des relations humaines : de maman, le dirigeant devient chef de meute.