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M.Macron ou la France du sablier ?

Publié le 27 janvier 2019 par Christophefaurie
Y a-t-il incompatibilité entre M.Macron et au moins une partie de la France ? Si oui, cela pourrait être une histoire de sablier...
M.Macron pourrait correspondre à un courant de pensée qui existe depuis longtemps aux USA. (Ce blog en parle depuis sa création.) Son cri de ralliement est "travailler dur". Il y a deux voies de réussite, mais une seule recette. D'abord, les études. L'élite a fait les "meilleures études". Mais si elle est arrivée eu sommet, comme M.Macron, ce n'est pas tant par de grandes facilités intellectuelles (comme c'était le cas pour les précédentes générations), que par son ambition, son acharnement et son optimisme. Car, son parcours, comme celui de M.Macron, peut avoir connu des échecs. C'est d'ailleurs de là qu'elle tire sa légitimité.
Ensuite, second chemin vers la fortune, il y a le "petit boulot". Ce sont les taxis d'Uber, les livreurs à bicyclette, mais aussi les ressortissants de pays riches qui émigrent à la recherche d'un emploi, lors d'une crise. Ces émigrés ne sont pas maliens, ils ont fait des études. Elles auraient dû leur donner des emplois confortables. Mais la crise en a décidé autrement. Ils n'ont pas eu peur de déchoir. Il n'y a pas de sot métier. Dans cette pensée, celui "qui en veut" est prêt à tout, et il réussit.
La religion de cette pensée, ce qui la fonde et la justifie, ce sont les sciences économiques. Elles postulent des individus sans attache, qui prennent ce qu'on leur donne. "La société n'existe pas", comme le disait Mme Thatcher. Il n'y a que l'argent qui compte.
Cela conduit à une nation "en sablier" concluent les Anglo-saxons. D'un côté des "ultra riches", de l'autre la "valetaille". Car, surprise ?, il se trouve que les "petits boulots" correspondent à ce dont les premiers ont besoin pour leur confort. Les transports en commun, ce n'est pas pour eux.
L'image de M.Macron, debout sur une table au milieu d'une foule, ou embrassant des footballers, est conforme à cette mythologie. L'ultra riche est un meneur d'hommes, et un athlète, qui apprécie, et se pique de pouvoir participer aux, jeux du cirque. Il se pense aussi esthète, façon oligarque et sac Louis Vuitton, il goûte les "restaurants étoilés".
Et maintenant, si ce modèle est juste, pourquoi mécontente-t-il la population ? Parce qu'elle ne veut pas émigrer pour trouver des emplois de livreurs de pizzas - même si l'ultra riche a le pourboire généreux. Elle aspire à être une classe moyenne éduquée, qui se réalise dans un rôle social auquel elle s'est préparée. Elle trouve légitime une élite d'entrepreneurs-créateurs et d'aristocrates de l'esprit. Car c'est le rêve de nos pères. Mais pas celui de M.Macron ?

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