Le montage est d'ailleurs discret. On notera dans les scènes de marché le passage des passants qui créent une transition permettant de changer d'échelle de plans. Le récit joue sur un rythme posé, les plans s'enchaînent, sans jamais accélérer. Pas de surdécoupage, d'effet de zoom de folie. Des pans larges, où l'on suit les personnages, des champs contrechamps, pour laisser l'émotion d'un visage, d'une phrase, un ciel où passe le temps... Les personnages sont touchants, parfois peut-être simplistes, le furieux taliban emporté par la fougue de la jeunesse, le taliban sympa, le cousin chiant. Mais mine de rien, ces personnages reflètent des facettes du monde dans lequel ils vivent. Et si on ne saura jamais pourquoi le jeune taliban fougueux est un crétin fini, on comprendra vite pourquoi le taliban sympathique s'attache à Parvana. Cette histoire qui porte tous les germes du drame n'est pourtant en rien agitée de pathos. D'ailleurs, le monde du conte rejoint de manière très touchante le monde réel. Si bien qu'on peut même se demander si toute cette histoire n'est pas un conte, un conte cruel, violent dans ses événements, mais porteur d'une lueur d'espoir comme toutes les belles histoires.
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