Un déménagement. Tous les cartons de la vie quotidienne sont déjà prêts à partir. Reste le garage. Les souvenirs accumulés, enfouis, soudain mis au jour. Cette soudaineté n’empêche pas que l’exhumation en soit progressive. Les noms attachés à ces images, à ces objets retrouvés apparaissent page après page dans ce texte relativement court (une cinquantaine de pages). Ce n’est d’ailleurs qu’à un peu plus de la moitié du livre qu’on apprend le prénom de la narratrice. Quand elle se souvient d’un épisode marquant de sa vie, celui qui la relie, après sa mort, à sa mère. On marche avec elle dans ses souvenirs, comme on marche dans un sentier fermé que la neige a recouvert. Et c’est le présent lui-même qui peut alors en être éclairé.