Nous vous en avions parlé ici, nous avions beaucoup ri à la réception de cette pétition dans laquelle Numéricable, appelait ses clients à signer un texte dans lequel il expliquait qu'en ne lui octroyant pas un avantage concurrentiel, alors qu'il se pâme d'être un acteur incontournable de la fibre optique. Selon notre opérateur Calimero, le gouvernement retardait par ce biais le développement de la fibre ...
Le 7 juillet dernier, Orange et Free ont réagi en assignant Numéricable au tribunal de commerce pour qu'il "retire ses propos mensongers". Le "pétition" de Numéricable dont nous avions relevé le caractère alarmiste et ayant pour vocation première de tromper sur la marchandise, particulièrement quand on connaît ses choix techniques (5mb d'upload qui ne correspondent pas d tout à ce que nous sommes en droit d'attendre du très haut débit), est elle même en totale contradiction avec les prises de position de Numéricable : en se posant comme "acteur majeur de la fibre en France", avec un directeur qui évoque le raccordement imminent de millions de prises quand il faut briller devant la presse, Numéricable a franchement peu de crédibilités. Il y a quand même eu 47 000 signataires parmi ses clients (et d'autres non clients ?) ... tien ... et les adresses mail des non clients d'où sortent elles ?
Cette affaire intervient au moment où le Sénat rejette un amendement porté à la Loi sur la Modernisation de l'Etat (LME) qui permettait au cablo opérateur uniquement d'accéder aux immeubles sans avis du syndic et de la copropriété afin de rénover en fibre ses infrastructures câblées.
Numéricable de son côté argue du fait que ceci était contractuellement prévu lors de ses achats de France Télécom Câble et Lyonnaise Câble et crie à l'expropriation :
« la loi reviendrait à une expatriation* de Numéricable qui a acheté il y a plusieurs années à France Télécom Câble et Lyonnaise Câble des réseaux intégrant une autorisation de rénovation en fibre optique. Cela faisait parti du prix. » (Il doit s'agir d'une erreur de ZDNet, y comprendre "expropriation")
Puis comme on a beaucoup d'humour chez Numéricable, on en ajoute une couche :
« l'objectif de cette pétition est de montrer aux parlementaires et au gouvernement que nous défendons l'intérêt de nos clients et qu'ils nous soutiennent »
Numéricable en cas de condamnation pourrait donc interjeter appel et le jugement pourrait porter dans ce cas sur la validité des clauses évoquées par Numéricable.
N'oublions pas qui est Numéricable : une entreprise financée par des fonds de pensions américains dont les 13% de rentabilité exigés sont mathématiquement impossibles pour un opérateur souhaitant investir dans un réseau fibré pérenne...