Helen Levitt (1913-2009) est l’une des figures de proue de la photographie de rue. C’est dans les années 1930 que cet observatrice et chroniqueuse passionnée de la vie dans les rues de New York a commencé à prendre des photos des habitants de quartiers pauvres tels que le Lower East Side, le Bronx et Harlem. Avec un œil pour le surréalisme et l’ironie des détails, elle passera de nombreuses décennies à immortaliser les gens du quotidien dans des compositions dynamiques: des enfants en train de jouer, des passants qui prennent la pose, des couples qui discutent. Le langage pictural non sentimental de Levitt donne lieu à un spectacle humoristique et théâtral, qui se situe au-delà de tout cliché documentaire moral ou social. Son utilisation de la couleur était révolutionnaire: Levitt fait partie de ces photographes qui ont été les pionniers de la couleur comme moyen d’expression artistique. Publié par les éditions allemandes Kehrer à l’occasion de sa grande rétrospective au Musée Albertina de Vienne (du 11/10/2018 au 27/01/2019), cette nouvelle monographie présente près de 130 œuvres iconiques de la photographe américaine. Bon nombre de ces clichés proviennent de la collection personnelle d’Helen Levitt, et ce très bel ouvrage les dévoile pour la première fois au public. On y retrouve notamment ses premières photographies surréalistes de dessins à la craie, sa série de 1941 prise au Mexique, ainsi que ses portraits clandestins de passagers du métro new-yorkais que Walker Evans l’encourage à faire dès 1938. Ce très bel ouvrage de 232 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Kehrer, ainsi que sur Amazon.com.