dans des rues isolées, des artères
où la vie vient danser. Je veux
qu’il soit combat, non pas musique dénouée
mais passion d’exprimer en soi l’incohérence
le désordre qui prendra feu si l’on ne joue pas
le tout pour le tout
Tandis que les autres, indifférents, sûrs d’eux
se gaspillent ou se préparent le soir
à mourir, toute la nuit je cherche des petits cailloux
incorruptibles dans le monologue de chaque jour
même très usés. Qu’ils brillent
dans leur épaisse obscurité, maigres insectes
hasardeux, que le sens tue
et qu’abreuve le sentiment
*
Ars poetica
I want the poem to be night, a ramble
along back alleys and arterial roads
where life dances. I want it to be
a struggle, not a crescendo musical passage
but passion for the inner expression of incoherence,
of an escapade burning up
if we don’t stake everything
When mindless others are willing
to waste themselves or prepare to die
at dusk, all night long I search for unsullied
tesserae in the quotidian monologue
however worn out, glimmering
in their pitch darkness like animalcules
random, slain by meaning
sprinkled with emotion
***
Nikos-Alèxis Aslànoglou (1931-1996) – La mort de Myron (1959) – Anthologie de la poésie grecque contemporaine, 1945-2000
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