- Il y a une forme "d'ascenseur social" dans la musique. Il marche infiniment mieux qu'ailleurs. L'enfant de talent est rapidement repéré et propulsé au plus haut niveau. Condition nécessaire : une vocation révélée par un accès, précoce, à un instrument, à un milieu un rien musicien.
- La condition sociale semble agir principalement en ce qui concerne la fréquentation initiale de la musique. Ce qui n'est pas considérable, puisqu'un parent musicien amateur dans une fanfare peut être suffisant. La raison semble en être que l'apprentissage de la musique est un parcours du combattant, qui commence extrêmement tôt, dure très longtemps, et rapporte peu, même si l'on réussit exceptionnellement bien. Un enfant d'une classe privilégiée a plus à gagner en faisant un autre type d'études. Il en est probablement de même en ce qui concerne la danse classique.
- Les grands musiciens ont commencé très tôt, généralement vers cinq ans.
- Il y a une intimité étonnante entre l'élève et ses professeurs. L'élève est un disciple. On parle très tôt de leur influence, et ces professeurs sont des célébrités. D'ailleurs les virtuoses semblent fortement impliqués dans la formation des très jeunes.
- La France, par le biais des CNSM, aurait construit un dispositif de formation particulièrement efficace (à l'image de ce qui s'est fait dans le handball ?) : des prodiges étrangers choisiraient de venir chez nous, plutôt que d'étudier dans les universités d'élite américaines, parce que, chez-nous, il est possible de se spécialiser dès l'adolescence.
- Un point négatif, peut-être: les concours internationaux, qui favorisent une virtuosité qui épate la galerie, plutôt que l'amour de la musique.
Magazine Société
Les grands entretiens sont une émission de France Musique. Des musiciens classiques qui ont réussi sont interviewés. Voici ce que j'en retiens...