Catherine Decours emprunte, - au moins le fait-elle en les citant -, de nombreuses idées à des auteurs bien connus des spécialistes de Louis II de Bavière, mais, outre le fait qu'il s'agit là de resucées, elle réalise ses emprunts sans approche critique. Ainsi se réclame-t-elle beaucoup de l'ouvrage de Paul Rauchs et de celui de Jean Adès, grand pourfendeur de l'anti-psychiatrie, qui a toujours penché pour la maladie mentale de Louis II. Elle s'appuie aussi régulièrement sur les ouvrages de Marianne Wörvag-Parisot, une auteure idolâtre du roi qui passe tout au souverain sans discernement aucun et de plus avec de larges oeillères, et d'Élisabeth Fontaine-Bachelier, toutes deux réfractaires à l'homosexualité de Louis II. Les emprunts à l'éminent chercheur wagnérien Martin Gregor-Dellin, fort nombreux, sont de meilleur aloi.
Ensuite, quant à la mort du roi, Catherine Decours fait abondamment recours aux documents officiels dont on sait pourtant bien qu'ils ne sont que l'oeuvre du parti du régent Luitpold et de ses protégés, des documents ( expertise psychiatrique, compte rendu d'autopsie, jusqu'au journal intime -falsifié et réécrit- elle le reconnaît ) passés par le filtre du parti en place après la mort du roi, et ne peuvent donc pas être utilisés comme preuves objectives de quoi que ce soit, concernant ce qui s'est réellement passé ce 13 juin 1886. Les meilleurs historiens allemands qui ont fouillé et pesé toutes les sources disponibles, ne sont quant à eux jamais arrivés à des conclusions définitives.
A la lecture de ce livre biaisé, basé uniquement sur des sources secondaires pas toujours des plus heureuses, les connaisseurs n'apprendront rien de neuf, sinon à se méfier dorénavant des publications de Fayard. Pour les autres, s'ils me lisent pas l'allemand, mieux vaut passer d'agréables heures à lire les biographies de Jacques Bainville, Guy de Pourtalès, Jean des Cars ou les notes de Ferdinand Bac ou de se délecter du Roi vierge, le roman à clé de Catulle Mendès. Pour les deux premiers et le dernier cité, cela se trouve même en lecture gratuite sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France et sur d'autres serveurs.
Sources : mon post s'appuie notamment sur les commentaires critiques de connaisseurs wagnériens et ludwighiens sérieux qui se reconnaîtront dans les phrases que je leur ai empruntées sans les citer par leurs noms de famille pour des raisons qu'ils comprendront. Merci à Pascale, Pascal et Loïc !