Choses du surréalisme : Musée Guggenhein : BILBAO

Pour faire dans le ton juste, direction l'Espagne pour notre promenade artistique quotidienne. Et comme j'y vais aussi ce week-end, ça ne tombe que mieux.

Une farandole de produits dérivés surréalistes : objets, costumes et décors fantasques au Guggenheim. Des grandes choses du surréalisme.

A la différence d'autres avant-gardes comme le futurisme ou le Bauhaus, qui s'attaquaient aussi à l'architecture, au design ou à la musique, le surréalisme n'a jamais versé dans l'utopie de l'art total.

Malgré son despotique "boss", ce mouvement n'a jamais planifié son esthétique dans ce dessein. Mais l'exposition Bilbao montre qu'il a été dépassé par la fougue de certains surréalistes, Dali en tête, enivré par la fabrication d'objets, et ce dérèglement du réel vers le bizarre : téléphones devenus homards (le dessin encadrant cet article), canapés mués en bouches... Exposées au musée Guggenheim après une première étape londonienne, les "Choses du surréalisme" relèvent très bien cette fantaisie hors du commun. Certes, on peine parfois à s'y retrouver dans le parcours : un peu lâche quand à sa rigueur historique, il tend à amalgamer tout biomorphisme au surréalisme et fait ainsi du graphiste Cassandre l'un de ses membres de la vaste confrérie. Mais la visite s'avère agréablement curieuse. Elle brosse, avec talent et quelque 250 objets, le visage d'un phénomène culturel passé maître en produits dérivés de tous poils. Des dizaines de tenues extravagantes d'Elsa Schiaparelli jusqu'à l'étonnant intérieur de la maison du mécène Edward James, l'obscurité des salles conditionnant parfaitement ces nombreuses découvertes.

Délicieusement anachroniques.