Il est tentant d'éviter les sujets complexes quand on communique, pour aller à la facilité. Un storytelling astucieux peut pourtant permettre de communiquer même sur les thèmes les plus difficiles, avec une belle sérénité.
Je le dis tout de suite : ce n'est pas forcément avec du storytelling classique que cela va être possible. Certes, le storytelling a cet avantage sur la communication classique que ses contenus sont concrets, illustratifs, et cela facilite les communications complexes. Mais une histoire construite suivant les codes habituels, même bien conçue, ne suffit pas toujours. La complexité, ce n'est en effet pas du standard.
L'enjeu est de pouvoir communiquer de manière claire et concise. C'est vrai pour tout type de communication, mais ça l'est encore plus s'agissant de la complexité. Et ce que je vais dire est valable pour tous types de moyens de communication, et tous les types de complexité, comme la gestion de projets dont j'ai déjà parlée.
Les deux erreurs habituelles dans la communication sur la complexité :
- Nous faisons des suppositions sur le niveau de compréhension de notre auditoire. Résultat : soit, nous faisons des raccourcis et nous utilisons un jargon de spécialistes, tout cela en excès, soit, nous simplifions à l'extrême, à l'excès également. C'est une tendance que nous avons. Dans les deux cas, ce n'est pas satisfaisant : une partie plus ou moins importante de notre public ne s'y retrouvera pas.
- Nous communiquons de la manière avec laquelle nous sommes nous sommes nous mêmes à l'aise en tant que public. C'est à dire que nous faisons comme si nous étions l'archétype du membre de l'auditoire. Bref, comme si on se parlait à soi-même.
- Avec une représentation graphique de type diagramme : avec mon compère Jean-Marc Blancherie, nous avions beaucoup travaillé sur le concept des storymaps, des histoires déclinées en cartes mentales (mind-mapping) déroulantes. L'avantage est que l'enchaînement des notions apparaît très clairement et simplement.
- En déconstruisant : à la manière d'un analyste (de données ou dans le domaine de la psychologie !). Il s'agit de disséquer le concept complexe, pour mettre en lumière l'enchaînement de ses mécanismes. Le rendu : une liste d'éléments, d'étapes.
- En comparant : faire des analogies, des métaphores pour établir des similitudes ou des différences. Si l'image verbale utilisée est congruente avec l'auditoire, c'est un excellent outil.
- Avec une image : non plus verbale, mais vraiment une image. En utilisant des illustrations, des photos, des dessins. L'image utilisée sera une représentation, réaliste ou plus métaphorique, du concept.
- En remontant le fil d'une frise chronologique : le point d'arrivée est le point de départ d'une communication qui remonte le temps jusqu'aux origines du concept complexe
Comment s'en sortir avantageusement avec un storytelling de la complexité :
Ces 5 façons de communiquer sont toutes... du storytelling. On parle d'enchaînement, de déroulement, d'illustration : autant de caractéristiques d'histoires qui ne sont pas des histoires traditionnelles mais des récits tout de même.