Nos courts-métrages préférés du Nikon Film Festival

Publié le 17 janvier 2019 par Efflorescenceculturelle

2 minutes 20 pour parler du partage. Quelle que soit la forme : relation sentimentale, famille, amis, société, argent... Pour sa 9e édition, le Nikon Film Festival a choisi un thème universel, une valeur que le monde se doit, plus que tout, de partager. Parmi les 1249 courts-métrages proposés, le jury, composé cette fois de Louane Emera (La famille belier), Alice Isaaz (La crème de la crème), des journalistes, et responsables des programmes de chaînes de télévision vont élire le 28 mars le grand gagnant. En attendant, le public est invité à voter pour son film préféré. Voici notre top 10.

Je suis un coup de balai

L'une des meilleures productions, si ce n'est la meilleure de la compétition, cette année. Ca parle de la réinsertion, de sport, de passion ; d'une rencontre, puis de la confiance. La bande son nous fait penser à un plan séquence sonore de Birdman, par Antonio Sanchez. L'acteur, Mickaël Pinelli, mérite une palme ; les réalisateurs, plus d'attention. On suivra les prochaines réalisations.

Je suis le reflet de la haine

Les événements terroristes secouent le monde. Et émeuvent. Quand l'émotion sert à assouvir l'inspiration, voilà ce que ça donne. L'année dernière, Je suis une blessure avait été donné vainqueur du Nikon Film Festival. Il rendait compte du sentiment de peur, de cicatrice qui a du mal à se refermer depuis attentats de Paris en 2015. Cette vidéo de Dimitri Gangloff et Iliess Hameur parle de l'attentat du 12 juin 2016 dans une boîte de nuit gay à Orlando, qui avait fait 50 morts. Elle prend aux tripes et rappelle que la vie est courte, fragile, mise à rude épreuve, face à de tels actes barbares.

Je suis samedi en quinze

Quand vous réunissez Roxane, la mère de deux jumeaux, Hugo et Diego, et ex-compagne de Kader dans En famille, la série télévisée diffusée sur M6 tous les soirs après le 1945 et Satya Dusaugey, acteur dans L'Ordre des médecins, drame franco-belge bientôt à l'affiche dans les cinémas, ça vous rend une comédie drôle, finement jouée. Et en plus, la chute est magnifique. On veut la suite.

Je suis un homme, un vrai

On a beau détester les deux personnages principaux, surtout le père, il y a un semblant de réalité dans ce court-métrage d'Aurélien Mathieu. Le padre qui porte ses cojones et qui demande à son fils, même pas 10 ans, de porter les siennes, de jouer le fils fort, qui doit donner tout ce qu'il a en fonçant dans le tas, qui plus est insensible et "qui ne pleure pas"... Franchement, ça ; ça nous a fait chialer. De tristesse, de révolte, contre la patriarchie, le brainwashing, l'enfance brisée. Fracassant.

Je suis la dernière scène

Seul, on va peut être plus vite. Mais à plusieurs, on va plus loin. Pari relevé. Une équipe de potes se réunit pour tourner un petit film. On voit là les coulisses d'une réalisation de la première à la dernière scène. Quelle que soit sa nature, un travail de groupe permet de mettre en valeur des personnes, tandis que d'autres se terrent dans l'ombre ; un travail de groupe resserre les liens, en desserre. Le travail de groupe porte au premier rang la valeur du partage, de l'ouverture, de la prise de conscience. Une valeur pour laquelle on devrait davantage se battre avant qu'elle finisse définitivement à quitter notre train-train quotidien.

Je suis l'apache

Toujours dans le thème l'union fait la force, on demande Léonie Violain (avec sa super équipe de metteurs en scène, costumiers, électriciens, machinistes, etc) qui nous fait, pour la deuxième année consécutive (sa deuxième participation au concours), la joie de réaliser un film rythmé, joli, qui colle avec le sujet, et avec des acteurs tellement beaux (Tristan Zanchi, Marguerite Thiam) qu'à eux seuls, ils crèvent l'écran. Le scénario est pourtant très simple, un couple se forme en dansant sous les néons roses d'une fête de fin d'année au lycée. La vidéo tient des allures de clip musical avec une bande son disco jamais entendue (on aimerait bien connaître le titre d'ailleurs).

Je suis un trésor égyptien

Une comédie (drôle) dramatique (là aussi loufoque, notamment lors du dénouement) qui met en scène quatre gars venant tout juste de cambrioler un musée. Ils ne savent pas comment se partager la rançon. Une discussion burlesque autour de la table démarre. Ilan Zerrouki, le réalisateur du court-métrage, tient le bon filon avec son scénario. Et puis au moins, son clown a lui nous fait rire, sans avoir besoin de sortir d'un pot de peinture.

Je suis nous

Quand un mari vient apaiser la peine de sa femme, mourante, avec un dernier thé pour la route... Ce petit film d'animation aux personnages en silicone d'un artiste nommé Noé Depoortere parvient à montrer que donner la mort peut être un acte d'amour, alors que pourtant ce sujet reste très polémique et d'actualité. Pour son réalisateur, le partage, c'est s'aimer dans la vie, comme dans la mort. A deux, ou rien du tout.

Je suis le plus heureux

Difficile de rester de marbre après avoir vu le film renversant d'Axel Drhey et Mathieu Alexandre. Est-il soutenable de perdre sa famille le jour de ses 8 ans ? Comment vivre, seul survivant, après l'explosion de son immeuble le jour de son anniversaire juste car on s'était caché sous la table en refusant les injonctions du tonton et de la maman à se lever pour manger le gâteau d'anniversaire ? On parle souvent de timing : dans cette situation, ça a sauvé Assaâd. Mais est-il pour autant chanceux d'avoir échappé, seul, à l'explosion ? Il sera traumatisé à vie, et si cette histoire est une fiction ou est basée sur des faits réels, elle raconte à peu de choses prêt ce que plusieurs familles syriennes ont du endurer ces dernières années.

Je suis ta moitié

La routine d'un couple se retrouve chamboulée car l'un d'entre eux fait sa crise de la trentaine. Pas de discours, d'ailleurs il n'y en a pas besoin pour illustrer le propos, juste une bande sonore entraînante qui rend chaque situation cocasse, particulièrement jusqu'au moment où la femme s'engloutit un poivron cru et le mari un sachet de farine. Épique.

On aime aussi : Je suis partagée, Je suis contradictoire.