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Le Paradis blanc de Kristin Hannah ♥ ♥ ♥

Publié le 16 janvier 2019 par Lael69
Le Paradis blanc de Kristin Hannah ♥ ♥ ♥Kristin Hannah
Editions Michel Lafon
Traduit de l'anglais par Matthieu Farcot
Octobre 2018
543 pages
20,50 euros
Roman contemporain
Quatrième de couverture : Quand Ernt rentre du Vietnam, son fils Leni, dix ans, ne le reconnaît pas. Poursuivi par de terribles cauchemars, Ernt se montre violent envers sa femme Cora. Un jour, il reçoit une lettre du père d'un de ses amis mort dans ses bras durant cet enfer, qui lui lègue une masure en Alaska. Il se dit qu'il pourra peut-être s'y reconstruire. Avant la guerre, ils étaient si heureux... 
Je remercie les Editions Michel Lafon et Netgalley France pour la lecture en numérique de ce magnifique roman au souffle exceptionnel. Nous sommes en 1974, Ernt revient de la guerre du Vietnam, une guerre très controversée. En Amérique, il ne revient pas en héros mais critiqué et il souffre de stress post-traumatique, un fait peu reconnu à l'époque. Poursuivi par de terribles cauchemars, il embarque sa femme Cora et sa fille Leni, 10 ans pour l'Alaska. Une aventure dont il pense naïvement qu'elle changera leur vie... Certes elle changera leur vie, la bousculera de manière irrévocable laissant de terribles séquelles. Car si Ernt arrivera à construire un nouveau lieu de vie au milieu de conditions climatiques et de survie extrêmes, il fera également subir à sa famille de douloureux et violents moments...
Le Paradis blanc est brillamment écrit, dans un style "nature writing" qui nous fait ressentir, vivre l'Alaska de manière incroyable et épique avec des phrases époustouflantes, des phrases de quête initiatique et d'apprentissage de la vie. Le Grand Seul, les conditions climatiques, l'hiver, la nuit, le froid extrême, s'organiser pour la survie et faire attention aux prédateurs et aux animaux sauvages. Dans ce pays, la vie est dure, elle forge le caractère, vous impose sa loi et j'ai adoré ces descriptions, ce huis-clos intimiste et toute la communauté qui là-bas s'entraide et se serre les épaules en cas de coups durs. Le roman est composé de plusieurs parties : celle de 1974 où l'on suit l'arrivée et l'installation de la famille de Leni... comment ils s'adaptent pour vivre leur premier hiver. Puis c'est le récit de l'enfer de 1978 à 1980, comment le père de Leni en vient à avoir de plus en plus de cauchemars, stressé par l'hiver sans fin, par la nuit qui dure plus de 12 heures pas jour, par la montée progressive et inévitable de la violence conjugale. A l'époque on sait que les violences conjugales ne sont pas reconnues et Leni si impuissante, si jeune assiste et vit tout ça d'une intensité et d'une émotion palpable.
J'ai été émue plus d'une fois, j'ai vécu et lu ce roman durant des nuits d'insomnie et le style de l'auteure est riche, magnifique, saisissant, qui vous prend à la gorge littéralement. On lit certains passages avec appréhension, avec peur. La force psychologique est telle que l'on saisit les moindres pensées de Leni, on a dû mal à comprendre les choix de sa mère, on en vient à haïr ou à avoir pitié de ce père qui détient en lui une haine féroce et malsaine conduisant à sa propre destruction. Puis les années passent, les évènements aussi... Leni grandit. 17 ans l'âge de l'insouciance sauf lorsqu'on vit avec un père violent et une mère dévouée, résignée. Après l'histoire de ses parents, Leni vit la sienne : son premier amour, fort et vif, beau et sincère, simple et entier, allant de paire avec son affection pour l'Alaska et les terres de glace. 
Un amour qui sera bien maltraité par la figure du père jaloux... le drame survient, on s'en doutait car l'auteure entretient tout le long du roman une certaine force évocatrice, entre la force d'un roman nature writing sur des terres hostiles et révélatrices de l'âme des gens, et la montée progressive de drames familiaux ou provoqués par la folie d'un homme. Je pourrais vous écrire un roman tellement j'ai aimé Le Paradis blanc... car ce fut une lecture puissante, triste, prenante et ensorcelante, intense et vibrante. Malgré la dureté de ce que les personnages vivent, il en ressort beaucoup d'espoir et de chagrin, de vies gâchées mais on peut reconstruire après les épreuves. J'ai tout aimé dans ce roman, les personnages principaux comme les secondaires, la manière de raconter, les paysages enneigés et la beauté de la banquise qui fond en été...
C'est un roman un peu magique pour toutes les émotions qu'il procure car malgré la tristesse de ce qu'il se passe, il en ressort surtout une aventure humaine exceptionnelle, vivante, pleine de fougue et d'amour... mais aussi de beauté. Les personnages ont tous souffert mais ils s'en sortent, confiants et grandis. Un étonnant et surprenant coup de coeur qui me marquera longtemps. J'attends désormais la sortie poche pour pouvoir me l'offrir et qu'il intègre comme il se doit ma bibliothèque !

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