Les malheurs de M.Ghosn me font penser à Stupeur et tremblements.
La culture japonaise donne un rôle premier à la dimension sociale, collective, de l'existence. Elle trouve des moyens habiles et polis de rappeler à l'individu qu'il n'est rien, seul. Elle le met en face de ses failles. Voilà ce que j'ai cru comprendre de Stupeur et tremblements.
Or, M.Ghosn est l'individualiste par excellence. Il parlait du changement qu'il avait fait subir à Nissan, dans une conférence de Stanford, je crois, et il disait qu'il avait cassé la culture de l'entreprise, qu'il avait fait ce que l'on disait interdit. Et si, la stupéfaction passée, la société japonaise réagissait ? Et si, habilement, par une sorte de grève du zèle, elle lui rappelait que l'individu n'est rien ?