Persona Grata, au Musée national de l'Histoire de l'Immigration - suite

Publié le 15 janvier 2019 par Onarretetout

Extraire d’un document une phrase lui fait dire sans aucun doute autre chose qu’elle était censée signifier. Ici, Latifa Echakhch extrait d’un formulaire à remplir auprès de l’administration cette indication « à remplir par l’étranger ». D’autres espaces seront « à remplir par l’administration ». Et soudain apparait nettement qu’il y a d’un côté l’administration, anonyme et vaguement collective, et de l’autre côté l’étranger, seul. Mais l’artiste va encore plus loin : elle creuse cet « à remplir par l’étranger » dans le mur du Musée, comme s’il fallait, ces lettres creusées, les remplir. Ce creusement, qui dans cette exposition laisse des traces au sol, sera désormais indélébile, même en remplissant les lettres une fois l’exposition terminée : on saura qu’il y a eu là ces mots et que c’était la place de l’étranger.