C'est Vanessa ! Je reviens pour vous parler de mon dernier coup de cœur. Je ne fais pas durer le suspense plus longtemps. Il s'agit de La femme brouillon par Amandine Dhée. Ce roman faisait partie de la sélection de décembre des éditions Folio. Le résumé et le thème abordé m'ont directement parlé. Je vous laisse le découvrir.
Le meilleur moyen d’ éradiquer la mère parfaite, c’est de glandouiller. Le terme est important car il n’appelle à aucune espèce de réalisation, il est l’ennemi du mot concilier. Car si faire vœu d’inutilité est déjà courageux dans notre société, pour une mère, c’ est la subversion absolue. Le jour où je refuse d’ accompagner père et bébé à un déjeuner dominical pour traîner en pyjama toute la journée, je sens que je tiens quelque chose.
Tout d'abord, c'est un tout petit livre de 144 pages. Je l'ai englouti, lu d'une traite en un trajet de transport en commun. Il ne s'agit pas d'un roman ou d'une fiction, plus d'une succession de réflexions du personnage principal au fil de sa grossesse. Je l'ai trouvé trop court justement ! C'était tellement bien, j'en voulais encore plus.
Le thème du féminisme y est abordé. Ces temps-ci, je m'y intéresse de plus en plus. Le sujet de la grossesse en est un sujet clé. Les féministes se battent contre l'idée selon laquelle la femme ne serait qu'un objet de procréation et sa seule finalité dans la vie est de donner naissance et prendre soin de son enfant.
"L'employé de la mutuelle s'étonne que je ne connaisse pas la durée du congé auquel j'ai droit, comme si ma vie n'avait été qu'une longue préparation à la maternité."
L'auteur est une féministe convaincue mais elle tombe enceinte et ressent inévitablement ces instincts maternels. Elle craint alors que cela détermine toute sa vie et qu'elle se transforme en femme lézard comme l'appelle : la femme sauvage dans son état naturel. Elle retranscrit très bien ce sentiment de paradoxe. Comme le dit si bien l'auteur : "J’ai aussi voulu témoigner de mes propres contradictions, de mon ambivalence dans le rapport à la norme, la tentation d’y céder."
"Auprès de mes camarades féministes, j'éprouve un vague sentiment de culpabilité ? N'ai-je pas trahi le camp des femmes libres ? Comme si sous un dehorsémancipé, je rêvais en secret à un petit bonheur conformiste. "
En tant que féministe, on voudrait lutter contre ces instincts. Mais je pense qu'on ne peut pas totalement nier leur existence. L'important est de ne pas les laisser nous dominer : de devenir une mamounette, oublier qu'on est aussi une femme.
"Les gens me parlent davantage de mon bébé que de la littérature. Voudraient-ils me réduire à n'être plus qu'une maman ?"
La question posée est aussi comment concilier les deux ? Personnellement, pour l'avenir, j'avais tendance à me projeter en working girl, maman active, épouse attentionnée qui organise son planning d'une main de fer. Mais cette mère parfaite n'existe pas. L'auteur détruit totalement cette notion et dénonce la pression mise sur les femmes pour se conformer à cette idée. L'auteure a choisi de prendre la tangente, c'est-à-dire, glandouiller. Sur le moment, j'aurais aimé que cette théorie soit un peu plus développée, donnez-moi la recette magique ! Mais il n'y en a pas, tout simplement.
Enfin, le style fluide de l'auteur m'a totalement séduit. Son ton est très juste, elle retranscrit parfaitement ces sentiments et phénomènes de société.
En bref...Un GROS coup de cœur ! J'ai adoré ma lecture, je m’arrêtais à chaque phrase en me disant c'est tellement juste. L'analyse m'a passionné, m'a permis de réfléchir sur moi-même. C'est simple depuis que je l'ai lu, j'essaie de le refourguer à tout le monde !
Rythme de la lecture
. Thèmes abordés
. Personnages
. Style de l'auteur
. A bientôt pour une nouvelle chronique livresque. 📖
Vanessa. 🌸 Coin des licornes Blog lifestyle Toulouse