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Birmanie, des nouvelles directives administratives rendent encore plus difficile l'aide internationale

Publié le 10 juillet 2008 par Kathy

Birmanie, des nouvelles directives administratives rendent encore plus difficile l'aide internationale

Plan de ce message du 30 juin

  • Les militaires entravent l'élan humanitaire
  • remarques perso.
  • L'état de santé de U Win Tin, détenu depuis 19 ans, s'est récemment dégradé
    Les militaires entravent l'élan humanitaire
Malgré la promesse qu'elle a faite après le cyclone Nargis, la junte birmane continue de ralentir les efforts entrepris pour aider les victimes. Au risque de faire sombrer un peu plus le pays dans le chaos social et économique.


Les mesures récemment prises par la junte birmane pour entraver l'accès aux zones sinistrées par le cyclone Nargis dans le delta de l'Irrawaddy confirment une nouvelle fois la faillite de cet Etat.

Le 9 juin, les généraux ont pris de nouvelles directives administratives pour empêcher l'aide internationale de parvenir aux victimes du cyclone.

Les directives du gouvernement exigent notamment des agences des Nations unies et de l'ensemble des organisations humanitaires mobilisées qu'elles obtiennent une permission préalable de circulation et de distribution de l'aide auprès de trois organes gouvernementaux différents. Les humanitaires étrangers doivent maintenant posséder une autorisation du ministère de la Défense, de celui des Affaires étrangères et de celui de la Protection sociale, des Secours et de la Réinstallation. Quant aux Birmans, ils doivent se débattre avec les autorités locales, la police, les contrôles de l'armée et les fréquentes demandes de pots-de-vin.

La division d'infanterie légère 66 et le commandement de la région sud-ouest ont été chargés de faire appliquer les nouvelles règles et de contrôler les déplacements dans le delta. Pendant ce temps, les soldats continuent d'emprisonner les personnes "sans permis" qui osent apporter de l'aide aux survivants du cyclone du 2 mai.

Le célèbre comédien satirique et militant politique Zarganar* qui a personnellement participé aux opérations de secours dans le delta, a été arrêté et emprisonné le 4 juin. Même chose pour Zaw Thet Hwe*, ancien journaliste sportif, qui a été arrêté dix jours plus tard pour avoir distribué de l'aide aux victimes.

( Pour rappel: La junte continue les arrestations - message du 15 juin et voir ci dessous dans les "Remarques" )

Au même moment, sept bénévoles d'un groupe connu sous le nom de "Ceux qui enterrent les morts" ont été interpellés après avoir été surpris en train d'enterrer des victimes du cyclone.

Selon les observateurs, ces arrestations seraient liées à l'envoi de fonds par des militants étrangers ou expatriés en faveur d'associations locales dirigées par des personnes respectées, comme Zarganar, et ce au détriment des organisations gouvernementales.

Le 16 juin, le quotidien New Light of Myanmar, l'organe officiel du régime, a annoncé que toutes les contributions locales devaient transiter par le sous-comité Reconstruction et réhabilitation du Comité central pour la préparation aux catastrophes naturelles et par ses antennes régionales et municipales. Bon nombre de donateurs privés se disent à présent découragés par la complexité de la procédure mise en place par le pouvoir militaire.

En conséquence, les moines bouddhistes doivent de nouveau jouer un rôle essentiel en œuvrant comme intermédiaires entre les donateurs privés et les victimes du cyclone. Les monastères servent de lieux d'accueil pour les réfugiés.

Abandonnés des services gouvernementaux, la plupart des survivants ont trouvé refuge dans les monastères locaux, où ils reçoivent de la nourriture, des soins médicaux et la compassion des moines.

La mauvaise volonté du régime et son obstruction administrative empêchent les habitants du delta de se remettre du passage du cyclone. A présent, les craintes sont réelles de voir affluer vers la Thaïlande voisine de nombreux réfugiés en quête d'une vie meilleure.

La négligence de la junte est en train de faire sombrer un peu plus un pays déjà fragile dans le chaos social et économique.

Source: Titre original de cet article (en anglais) de Yeni, pour the irrawaddy : "Burma's Bureaucratic Abyss" - Traduction en français de courrierinternational

1-Ces nouvelles dispositions de la Junte qui entravent considérablement l'aide humanitaire, prouvent, une fois de plus, que la junte fait ce qu'elle veut et qu'elle se fiche complètement des résolutions de la communauté internationale."....3. Demande au Gouvernement de s'acquitter pleinement de ses engagements auprès du Secrétaire général en accordant immédiatement aux travailleurs humanitaires la possibilité d'accéder librement à toutes les personnes ayant besoin d'une assistance dans toutes les régions du pays, de coopérer sans réserve avec les organisations humanitaires, en particulier dans le delta de l'Irrawaddy, de ne renvoyer personne vers les zones où il impossible d'avoir accès aux secours d'urgence et de veiller à ce que les retours soient volontaires et se fassent en toute sécurité et dans la dignité..."Le refrain de ce blog : Pour que cela cesse il faut intervenir , arrêter les responsables et les juger pour "Crime contre l'humanité."Déjà avant Nargis, la communauté internationale avait déjà assez de preuves pour le faire, alors depuis Nargis, on peut dire qu'elle "croule" sous les preuves. Alors pourquoi cette Non-action ?
Pour rappel, le Conseil des Droits de l'Homme, dans sa résolution du 12 juin :
Il seraient enfermés chacun dans une petite cellule obscure, dans la terrible prison d'Insein. Leurs familles n'ont même pas pu les rencontrer.
Lire : News from Insein prison (blog en anglais du moine Birman: Ashin mettacara)
Alors que la Birmanie est retombée dans l'oubli, que les médias et la communauté internationale sont passés à autre chose, la junte a les mains libres.
2- * En ce qui concerne et Zaw Thet Htway

  • L'état de santé de U Win Tin, détenu depuis 19 ans, s'est récemment dégradé
Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent à la libération immédiate du célèbre journaliste U Win Tin dont l'état de santé s'est dégradé au cours des derniers jours. Il souffre actuellement de problèmes pulmonaires, avec des crises d'asthme sévères qui l'empêchent de dormir et de s'alimenter normalement. Il est apparu maigre et affaibli à l'un de ses proches, qui a pu lui rendre visite le 28 juin 2008.

"Alors que, le 4 juillet prochain, cela fera exactement dix-neuf ans que les militaires birmans ont arrêté U Win Tin, la dégradation de son état de santé rend sa libération urgente. Le gouvernement a la responsabilité de protéger la vie de ses citoyens. Celle de U Win Tin est en danger. Il doit être transféré, libre, dans un hôpital au plus vite", ont affirmé les deux organisations.

Au moins dix journalistes et un blogueur sont actuellement emprisonnés en Birmanie.

Déjà, en janvier 2008, U Win Tin avait été opéré d'une hernie très douloureuse. Il avait été par la suite renvoyé dans sa cellule spéciale de la prison d'Insein, près de Rangoon, après quelques jours de convalescence et des contrôles médicaux.

La junte militaire n'a jamais respecté un engagement pris auprès de responsables du Comité international de la Croix-rouge (CICR), prévoyant que U Win Tin bénéficie d'une libération anticipée. Début 2007, le directeur général des prisons et le directeur d'Insein avaient refusé au journaliste cette mesure pourtant prévue par la loi, car il n'avait pas travaillé pendant sa détention. U Win Tin lui avait répondu qu'étant prisonnier politique, il ne pouvait être contraint au travail en détention.

Condamné à vingt ans de prison, notamment pour "propagande antigouvernementale", U Win Tin ne reçoit plus de visites de représentants du Comité international de la Croix-Rouge depuis le début de l'année 2006. Même si sa notoriété lui permet d'être mieux traité que la majorité des prisonniers d'opinion, son état de santé s'est lentement déterioré. Il a été victime de plusieurs malaises cardiaques et souffre d'hypertension artérielle.

En 2006, U Win Tin a reçu le prix Reporters sans frontières - Fondation de France.


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