[Critique] Creed 2

Par Wolvy128 @Wolvy128

La vie est devenue un numéro d’équilibriste pour Adonis Creed (Michael B. Jordan). Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l’enjeu du combat est d’autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut heureusement compter sur la présence de Rocky Balboa (Sylvester Stallone) à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu’il n’y a rien de plus important que les valeurs familiales.

Pratiquement 3 ans jour pour jour après la sortie de Creed – L’Héritage de Rocky Balboa, voilà que débarque sur nos écrans Creed 2, sa suite directe. Pour l’occasion, le cinéaste Ryan Coogler, toujours producteur du long-métrage, laisse sa place de metteur en scène à Steven Caple Jr. Et si ce dernier ne démérite vraiment pas derrière la caméra, délivrant une réalisation particulièrement solide, l’énergie vibrante du réalisateur de Fruitvale Station et du récent Black Panther manque tout de même quelque peu. Cela étant, les combats sur le ring sont toujours aussi efficaces. Plus beaux que jamais, ceux-ci retranscrivent une nouvelle fois à merveille toute l’intensité et la puissance des coups portés. Un aspect auquel la qualité du travail sonore n’est certainement pas étranger, les sons participant aussi grandement à l’immersion dans le film. Enfin, à cette dimension technique plus que correcte viennent également s’ajouter des performances d’acteur tout à fait convaincantes. Outre Sylvester Stallone, toujours aussi à l’aise dans la peau de l’étalon italien, on retiendra surtout la montée en puissance de Michael B. Jordan. Impressionnant dans le registre physique, l’acteur américain profite d’un script plutôt riche en émotion pour dévoiler, avec brio, toute sa palette de jeu. A ses côtés, Tessa Thompson complète joliment le tableau.

En revanche, à l’instar du premier Creed, ce deuxième volet ne brille pas non plus par l’originalité de son scénario. Extrêmement classique, le récit use et abuse effectivement des codes de la franchise. Il en découle, dès lors, une histoire fortement balisée, empruntant absolument tous les passages attendus (défaite, doute, entraînement, comeback…). Un point qui pourrait certainement plomber n’importe quel divertissement lambda, mais qui semble ici à peine affecter l’ensemble. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ni les ficelles, ni les clichés, ni même le caractère prévisible du film ne parviennent véritablement à altérer le plaisir de visionnage. La tension dramatique reste ainsi palpable tout du long (bien aidée par la superbe orchestration des entraînements et des entrées dans l’arène), de même que l’émotion pointe joliment le bout de son nez par instants. En outre, comme dans le premier opus avec la notion d’héritage et de passage de témoin, cette suite développe tout de même en filigrane des thématiques fortes. La plus importante de toutes, et probablement aussi la plus intéressante, concerne les responsabilités de père et de fils. De Rocky à Adonis, en passant par Ivan et Vicktor, bon nombre de personnages sont en effet confrontés à cet élément, parfois même sur plusieurs générations.

Dans la parfaite lignée du premier opus, Creed 2 est donc un divertissement solide et efficace, ponctué de moments d’émotion simples mais sincères. Malgré un scénario qui ne brille toujours pas par son originalité, le film conserve sa tension électrisante à chaque montée sur le ring. La recette est connue, mais elle fonctionne toujours à merveille.