L'évènement est là, l'écrivain maudit et adulé - qu'on mérite - sort son dernier ouvrage, son nouveau chef d'oeuvre.
Houellebecq a ça de bien, c'est qu'il permettra une nouvelle hystérisation du débat littéraire. Génie pour les uns, faussaire pour les autres.
Ayant lu la majorité de ses ouvrages et je lirai "Sérotonine" ; à mes yeux de lecteur, il n'est dans aucune de ces deux catégories.
Il représente l'écrivain d'une époque, de notre époque.
J'en discuté hier soir avec un copain, où pour pour moi à la différence d'un Céline, d'un Tolstoï, il n'y pas de sens collectif, d'histoire collective dans son écriture. Où la société n'est qu'un prétexte, les éléments d'un décors plaqué, frisant parfois la simplification extrême ou la somme de poncifs éculés.
Il inscrit celle-ci dans un individualisme égotique plongeant dans les abimes d'un pessimisme de bon aloi, se posant en somme en chantre d'une décadence exacerbée.
Relit-on d'ailleurs un Houllebecq ? Je n'en ai jamais éprouvé le besoin... à la différence d'autres oeuvres...
Extension du domaine de la lutte, P articules élémentaires, Soumission... se consomment comme on consomme le dernier Iphone qu'on s'empressera de remplacer par un nouveau modèle.
L'écrivain lui-même semble traverser notre époque en marge de celle-ci, comme une ombre qui se rappelle à nous le temps d'une sortie.
C'est toute la limite de Houellebecq... la permanence de ses livres et même si je lui reconnais un réel talent.