Du 08 au 27 janvier 2019 - Vernissage mercredi 09 janvier à 18h30.
https://www.fontaine-obscure.comOn perçoit d'emblée, dans le travail essentiellement photographique de Sandrine Esther Elberg, une fascination très pure pour les environnements cosmiques. Les étendues désertées qui donnent sur des ciels noirs évoquent des paysages lunaires ; les agglomérations de poussière ou les myriades de particules brillantes, réparties de façon chaotique dans les différentes compositions, sont semblables à des astres qui s'agitent sans bruit dans l'espace. Les fragments rocailleux, quant à eux, paraissent solitaires et aériens, comme frappés d'apesanteur. En se détachant d'une trame opaque et constellée qui tient lieu d'arrière-plan, ils figurent les corps célestes et irréguliers qui gravitent autour de certaines planètes du système solaire.
Dans l'élaboration de ces images, Sandrine Esther Elberg fonctionne par tâtonnements, par réajustements successifs, en jouant des variations et des combinaisons, en extrapolant les possibilités que lui offrent les sels d'argent, les particules magnétiques ou le moindre matériau susceptible d'offrir des conséquences inattendues, de telle sorte que ces photographies constituent, en soi, des découvertes fortuites bien davantage que des fabrications pensées de toute pièce. (...) Or, il y a un peu de cela dans les photographies de Sandrine Esther Elberg : des découvertes inespérées, de la sérendipité, une forme d'inadvertance préalablement motivée par un vague horizon mental, une perspective indéfinie de ce qui est susceptible d'advenir, des errances. De la même façon que le scientifique, l'explorateur et l'inventeur enclenchent des protocoles qui jouent des paramètres et des circonstances, ceci afin que des résultats non escomptés aboutissent à la création d'une réalité nouvelle, peut-être peut-on se rappeler que c'est précisément dans ces conditions que de nouvelles planètes ont été découvertes. Surtout, comme on le voit chez Sandrine Esther Elberg, en se plaçant à la croisée des mondes scientifiques et des mondes fantasmés, en envisageant ce qui relie les physionomies interstellaires et les évocations phénoménales
de la matière, c'est l'acte de création même qui est mis en relief, l'acte de création en tant qu'incertitude, assimilation des faux-pas et des négligences, des hasards et des contingences, mais aussi en tant que
motif animé par une fascination jamais démentie pour des images qui n'existent pas encore.
La Fontaine Obscure Espace photographique - 24 Av Henri Poncet - 13090 Aix-en-Provence
Du mardi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 10h à 12h