Le textile est présent dans cette exposition au Mac-Val. En particulier pour deux oeuvres.
La première est réalisée par Ben. Voici la première photo que j’en ai faite.
J’ai cru voir, sous le voile, une tête de fauve ou bien une tête d’homme arborant une grosse moustache. En prenant un peu de recul, j’ai vu apparaître un visage de femme dont ce que j’avais pris pour un fauve ou une tête d’homme était la chevelure.
Me reculant encore c’est une Marianne que l’on peut voir, en deuil, la raison de ce deuil étant expliquée de la main de Ben sur une sorte d’ardoise. D’autres photos existent de cette oeuvre où le voile de deuil n’est pas posé de la même façon, révélant sans ambiguïté le visage de Marianne, mais ce que j’en ai vu, cette double (triple) apparence donne au buste l’étrangeté qu’il n’a plus tant le propos écrit par Ben le fige dans un sens univoque.
La deuxième est le Chapeau-vie de Marie-Ange Guilleminot, vêtement conçu dans un jersey cloqué qui peut, de chapeau, devenir robe, sac de couchage, linceul : il suffit de le dérouler. Les créations textiles de Marie-Ange Guilleminot ont cette particularité de se transformer : un collant devient sac à dos, un napperon devint un filet à provisions… L’objet s’adapte ainsi au besoin mais encore, d’un autre point-de-vue, se révèle protection ou fragilité, souplesse ou résistance. Une Robe-mercurochrome, dans l’exposition du Mac-Val, en témoigne assez bien. L’objet, posé ici, exprime encore mieux sa plasticité dans les performances de l’artiste, dont l’une d’elles est visible près du Chapeau-vie.