« Mindhunter » est le 7ème livre que j’ai lu dans le cadre du « Prix du meilleur polar 2018 » des Editions Points (pour retrouver les autres livres de la sélection, c’est ici). Etant très intéressée par les techniques de profilage et ayant beaucoup entendu parler de l’adaptation Netflix de ce livre, j’avais vraiment hâte de le découvrir.
Le livre : « Mindhunter »
Crédit photo : Cosmic Sam
Les auteurs :
- John Douglas : est un ancien agent du FBI, qui fut l’un des premiers profilers. Au cours de sa carrière, il a eu une influence déterminante dans l’arrestation de nombreux tueurs en série. Il est l’auteur de nombreux livres concernant la psychologie des criminels.
- Mark Olshaker : est un auteur américain qui collabore fréquemment avec John Douglas dans des ouvrages sur la psychologie criminelle et d’investigation.
Le résumé : « Au fil de ses vingt-cinq ans au FBI, l’agent spécial John Douglas est devenu une légende vivante, considéré comme le premier profileur de serial killers. Il a suivi et résolu des dizaines de cas, dont le dernier lui a presque coûté la vie. John Douglas est entré dans l’intimité et dans l’esprit de tueurs en série pour parvenir à établir leur profil et à les arrêter. Il a ensuite formé une nouvelle génération d’agents spéciaux et a notamment inspiré à Thomas Harris l’agent Jack Crawford dans son roman Le Silence des agneaux. À partir de ce témoignage passionnant, glaçant et unique, David Fincher a créé une série de fiction qui se déroule en 1979 et reprend certaines affaires de John Douglas. »
Mon avis : Après avoir lu quelques avis négatifs de la part d’autres jurés, j’avais peu d’être déçue, mais j’ai finalement eu une assez bonne surprise avec la lecture de ce livre. En effet, je l’ai trouvé très intéressant pour plusieurs raisons.
Dans un premier temps, car il s’agit d’une autobiographie de John Douglas : l’un des fondateurs des techniques modernes de profilage. Ce dernier nous explique comment il en est venu à pratiquer le profilage (alors que rien ne l’y prédestinait), puis à développer une cellule entièrement dédiée à l’établissement de profils criminels au sein du FBI. On en apprend, par conséquent, pas mal sur ces sciences du comportement, sur les techniques d’interrogatoires, sur ce qu’est un profil criminel, un mode opératoire, une signature etc. De même, on découvre quelques anecdotes cocasses sur le FBI. Par exemple :
- il existait dans un premier temps, des dactylos spécialement affectées aux procès-verbaux contenant des grossièretés ou des termes à connotations sexuelles (pour ne pas heurter les sensibilités féminines) ;
- il était initialement mal vu pour les agents du FBI de se trouver dans leurs bureaux alors qu’ils étaient censés être constamment affairés. Ainsi, de nombreux agents se retrouvaient à flâner ou à faire du lèche-vitrine l’après-midi pour ne pas être pris en « flag » de présence dans les locaux du FBI.
Dans un second temps, John Douglas revient sur de nombreuses enquêtes auxquelles il a contribué et dans lesquelles l’établissement d’un profil criminel a été déterminant. Il faut savoir que certaines descriptions de scènes de crime sont extrêmement dures lorsque l’on sait que des hommes ont réellement infligé ces horreurs à d’autres êtres humains (d’autant plus que les victimes sont bien souvent des femmes et/ou des enfants). Il est, néanmoins, fascinant de voir à quel point le profilage peut-être précis, à la limite de la clairvoyance.
John Douglas explique également quelles ont été les répercussions de ces enquêtes sur sa propre santé mentale et sur sa vie de famille. Ses mots sont souvent crus et assez orientés sur certaines questions politiques (la peine de mort notamment). Néanmoins, prises dans leur contexte, ses opinions peuvent tout à fait être compréhensibles.
Concernant les points plus négatifs, j’ai trouvé que « Mindhunter » aurait gagné a être moins long et plus organisé dans sa construction narrative (une affaire par chapitre par exemple). En effet, il faut savoir avant de commencer la lecture qu’il ne s’agit pas d’une histoire à suspense avec une intrigue mais d’une autobiographie (parfois un peu décousue), ce qui m’amène à ma deuxième critique. Cet ouvrage n’est pas un « polar » mais plutôt la réalité crue qui se trouve de l’autre côté du miroir (et qui est souvent source d’inspiration pour les auteurs de thrillers et romans policiers). Ce livre est donc un peu « hors compétition » selon moi dans le cadre de l’élection du meilleur « polar ».
Finalement, j’aurais parfois apprécié des explications / exemples plus détaillés sur l’établissement des profils. Néanmoins, John Douglas explique qu’il s’agit d’un exercice périlleux dans le sens où cela pourrait pousser des personnes mal intentionnées à faire évoluer leur comportement pour échapper à la police.
En bref : Malgré les quelques points négatifs évoqués, j’ai apprécié ma lecture et y ai puisé plein d’informations intéressantes.
Le + : Le livre a été adapté en série par David Fincher. J’ai eu des retours assez positifs et la bande annonce me donne bien envie de poursuivre l’aventure Mindhunter. Je vous dirai très prochainement ce que j’en ai pensé.
Le saviez vous ? : Le film « Le silence des agneaux » a été inspiré par le travail de John Douglas sur une véritable enquête. Ce dernier a donc été consulté à de nombreuses reprises par le réalisateur pour que le film soit le plus réaliste possible.
Avez-vous lu ce livre ? Vu la série ? Vous êtes tentés ?