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Analyse d’Apple Inc (AAPL:NSQ)

Publié le 03 janvier 2019 par Chroom

Est-il encore nécessaire de présenter ce géant de l'informatique, cette merveilleuse entreprise américaine pratiquement tombée dans l'oubli au milieu des années '90 et redressée par le retour de son co-créateur Steve Jobs. En 1996, une année avant le retour de son charismatique créateur, l'action cotait à l'équivalent de USD 0.58. Il y a peu, elle a grimpé jusqu'à USD 232. Celui qui aurait eu la bonne idée d'en acheter pour seulement USD 3'000 à l'époque et qui n'y aurait pas touché, avant de vendre la totalité l'été dernier serait millionnaire. Même le célèbre investisseur Warren Buffett a investi dans Apple pour sa société Berkshire Hathaway, alors que d'habitude il n'est pas du style à se jeter sur des entreprises du secteur technologique. Mais l'action AAPL vient de prendre une raclée. Elle a même perdu près de 40% de sa valeur depuis ses plus hauts. Est-ce donc le temps d'en acheter ?

Valorisation & dividende

Malgré la baisse spectaculaire du cours, on pourrait s'attendre à ce qu'Apple soit une superbe opportunité. C'est vrai que le ratio prix/bénéfices récurrents, avec 11.13, est alléchant. Même si l'on regarde par rapport aux bénéfices récurrents moyens le ratio se monte à 13.70, ce qui est appréciable. Du point de vue du free cash flow, le titre s'échange aussi à un niveau tout à fait correct, avec un ratio de 10.60 par rapport au FCF courant et de 11.76 par rapport au FCF moyen.

Néanmoins, quand on examine la valorisation par rapport aux actifs, c'est déjà moins attractif, puisque le cours grimpe à 6.34 fois la valeur comptable. Par rapport aux ventes, on assiste au même phénomène, avec un ratio de 2.56. Notons également que l'EBIT et EBITDA représentent 9.74% de la valeur d'entreprise, ce qui tend à confirmer qu'Apple est tout au mieux correctement valorisée, mais en tout cas pas une aubaine, comme la chute brutale de ces derniers mois aurait pu nous le faire croire.

Le rendement en dividendes n'est pas énorme non plus, avec 1.90%, mais il s'explique par un ratio de distribution archi-conservateur, comme c'est souvent le cas dans le secteur techno. Le dividende représente en effet :

  • 21.19% des bénéfices récurrents courants
  • 26.08% des bénéfices récurrents moyens
  • 20.17% du free cash flow courant
  • 22.37% du free cash flow moyen

AAPL possède donc une marge certaine pour continuer à faire progresser son dividende dans le futur, comme elle l'a par ailleurs fait chaque année durant ces cinq dernières années, sur un rythme annuel moyen de 8.49%.

Bilan & résultat

Tout comme le dividende, les bénéfices, les réserves de cash et la valeur des actifs progressent sur le long terme, ce qui prouve s'il le fallait encore la solidité du modèle d'affaires d'Apple. L'entreprise parvient très clairement à créer de la valeur pour ses actionnaires sur le long terme, comme nous l'avons vu en introduction. Enfin, en tout cas elle l'a fait jusqu'à il y a peu. Le problème parfois avec ce genre de technos c'est qu'elles peuvent rater un virage technologique et chuter très brutalement. Il est très difficile de prévoir dans quel sens cela va tourner, tant les révolutions technologiques peuvent aller vite. Il suffit de se souvenir ce qui s'est passé avec Kodak quand les appareils photo numériques sont apparus ou avec Palm lors de l'émergence des smartphones.

Ceci étant dit, le géant américain est solide et à de quoi voir venir. Les réserves de liquidités sont correctes, avec un current ratio (en baisse) de 1.12 et un quick ratio de 1.09. La marge brute est bonne, avec 38.3% (en baisse), même si on aurait pu s'attendre à plus. Par contre, difficile de faire la fine bouche sur la marge nette de 22.98% et sur la marge de free cash flow de 24.14%. Même son de cloche au niveau de la rentabilité, avec un ROA de 16.69% (en nette hausse), un CFROA de 21.17% et un ROE de 56.97% !

Au niveau de l'endettement, Apple navigue aussi en eaux paisibles, puisque malgré un taux d'endettement à long terme par rapport aux actifs de 25.63% (en baisse), l'entreprise serait capable d'éponger la totalité de sa dette en seulement deux ans en ayant recours à l'intégralité de son free cash flow. La dette totale représente 1.07 fois les fonds propres, ce qui n'est pas idéal, mais pas inquiétant non plus.

Autre bon point pour Apple, son nombre d'actions en circulation qui baisse régulièrement depuis plusieurs années, ce qui est toujours agréable pour les actionnaires qui voient leur part du gâteau augmenter.

Conclusion

AAPL est assurément une très belle valeur. Les marges et la rentabilité sont excellentes, les frais généraux sont minimes, les besoins en dépenses d'équipement sont faibles et la dette maintenue sous contrôle. L'entreprise est très solide financièrement, ce qui est confirmé par un Z-Score (Altman) de 3.3 et un F-Score (Piotroski) de 7.

Au niveau de la valorisation, malgré la baisse importante du cours de ses derniers mois, Apple est actuellement juste correctement valorisée si l'on ne s'arrête pas au traditionnel PER ratio. Il n'y a donc pas de quoi s'affoler et se jeter dessus. D'autant que l'histoire nous a déjà démontré de nombreuses fois qu'il n'était jamais bon d'essayer d'attraper un couteau qui tombe. C'est d'autant plus vrai que le beta du titre est de 1.2, ce qui signifie qu'il n'aime pas trop les marchés baissiers, comme on le vit actuellement. J'attendrais donc encore un peu...

Dans quelques mois on aura peut-être un titre vraiment sous-valorisé, avec un cours qui se sera stabilisé et un marché qui ira mieux dans son ensemble. Le scénario idéal quoi, enfin, si on veut investir dans des titres technos.


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