Que le temps passe vite. Que le temps se presse et qu'il est difficile de prendre son temps. Le sablier des heures nous dit la fuite du temps. Alors qu'il peut nous sembler long, le temps se fout de notre avis. Il s'écoule comme une rivière imperturbable ne s'offusquant ni des affres du climat, ni des errances de nos injonctions. Il est ce seigneur des horloges un peu hautain sur lequel nous n'avons pas de prise et qui s'éclipse au petit jour tel un dandy funambule déçu par notre absence de rêves. En dépit de son inflexible constance, nous nous plaisons à le gaspiller, à le rendre interminable ou trop éphémère en ressassant nos vaines rancœurs et tristesses.
Prendre du bon temps, s'enivrer de l'air du temps, cueillir le temps des cerises, s'écouter en rythme de temps en temps, avec le temps va tout recommence, marcher à contretemps, lire tout le temps, s'étonner la plupart du temps, vivre sans temps mort, se draper dans la nuit des temps, convoquer la pluie et espérer le beau temps, faire un tour dans la machine à remonter le temps, prendre du bon temps. Il serait temps de s'y mettre.