Statue de l'Achille mourant sur la terrasse de l'Achilléion
L'ACHILLÉION
"J'ai consacré mon palais à Achille », dit l'Impératrice. (Maurice Barrés, Amori et dolori sacrum.)
La villa blanche est close, et le jardin désert
Jusqu'au golfe descend de terrasse en terrasse,
L'allée est sans empreinte où personne ne passe
Et nulle voix ne vibre au silence de l'air.
Près du rosier en fleurs et près du laurier vert,
Homérique et guerrier sous sa lourde cuirasse,
En son marbre succombe au mal qui le terrasse
Un Achille blessé qui meurt devant la mer.
Toi que l'odeur du vent et des roses enivre,
Va-t'en, et porte ailleurs le bruit qu'on fait à vivre,
Car une ombre tragique est errante en ces lieux,
Qui, comme le héros par la flèche ennemie,
Sous la pourpre royale et doublement rougie,
A connu plus que lui la colère des Dieux !
Ce sonnet est extrait du Médailler de Henri de Régnier