Si le roman historique n’est pas vraiment mon genre de prédilection, j’ai cependant beaucoup aimé les confessions de Victor Renaud durant ce procès de onze jours qu’il sait pourtant perdu d’avance. De son enfance jusqu’à ce crime dont on ne découvre la nature qu’en toute fin de récit, en passant l’apprentissage du métier d’embaumeur, Victor partage ses déboires et son ascension sociale sans aucune langue de bois. S’il a finalement choisi une profession qui lui permet d’embellir la mort, sa vie s’avère cependant particulièrement écœurante et sordide…
Les détails techniques de cette profession ont beau être assez glauques, le quotidien de cet embaumeur permet surtout une immersion totale dans le Paris de la Révolution à la fin du XVIIIe siècle, tant au niveau de la narration qu’au niveau de la description des mœurs de l’époque. Il faut à ce titre applaudir le travail colossal d’Isabelle Duquesnoy sur cette œuvre qui regorge de tant d’anecdotes historiques intéressantes qu’elle s’avère finalement captivante… même pour un lecteur qui n’est pas du tout fervent d’histoire. Le seul petit bémol est peut-être le manque d’empathie envers cet embaumeur rebutant au possible…
Un roman historique aussi captivant que surprenant, qui me voit non seulement ravi d’avoir franchi le pas en m’attaquant à ce genre que j’ai plutôt tendance à éviter, mais qui me voit surtout ravi d’être né à notre époque !
Ils en parlent également: Mes belles lectures, Franck’s Books, Sophie, LoupBouquin, Ô grimoire, Léger badinage, Chroniques Romanesques, En Quête littéraire, Horizons Lectures
L’embaumeur ou l’odieuse confession de Victor Renard, Isabelle Duquesnoy, La Martinière , 526 p., 20,90 €
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