Ce livre est la retranscription d'une conférence de l'auteur, biologiste et archéologue, Jean-Denis Vigne , à la Cité des Sciences et de l'Industrie en novembre 2003. Il a été mis à jour par l'auteur en 2012
Comment et pourquoi les Hommes ont-ils domestiqué les animaux et les plantes ? En analysant les processus révélés par l'archéologie de la domestication du vivant par l'Homme lors du Néolithique, nous incite à réfléchir sur l'impact des activités humaines sur la biodiversité, source aujourd'hui certifiée des dérèglements climatiques en œuvre. L'agriculture et plus encore l'élevage ont contribué à réduire la biodiversité animale et végétale dès le Néolithique, les processus irréversibles enclenchés à cette époque ont modelé profondément les équilibres de la planète et notre rapport au vivant. Basé sur une conception hiérarchique, où l'Homme se situe en haut de la pyramide (entre les Dieux et les animaux " supérieurs "), celui-ci s'est arrogé le droit de domestiquer plantes et animaux et d'influer sur les équilibres préexistants.
En faisant bien la distinction entre l'apprivoisement, pratique commune chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, et la domestication qui induit notamment un contrôle sur la reproduction, montre combien ces pratiques ancrées dans les sociétés humaines ont contribué à la naissance de nouvelles espèces animales commensales des Hommes. Si le chien fut le premier, il fut le premier compagnon des chasseurs-cueilleur, le chat est toujours resté indépendant et est fortement lié aux activités agricoles comme auxiliaire de lutte contre les rongeurs, ce n'est qu'avec la domestication des ongulés (chèvre, mouton, vache et porc) que sont apparues les premières utilisations induites : lait, viande, poils, peaux, traction, etc...
De cette présentation on vient facilement à penser que le capitalisme prend sa source dans la gestion des stocks, l'accumulation des premières richesses et la conception d'une société hiérarchisée, pyramidale... Combattre le capitalisme reviendrait à questionner notre rapport au vivant selon un autre schème de penser que celui développé depuis le Néolithique !