Noces Indiennes est un roman ambitieux puisqu’on alterne avec trois narrateurs, vivant à des époques différentes et sur plusieurs continents.
Atravers ce livre, le lecteur découvre différentes facettes de l’Inde, pré et post coloniale, mais également son évolution : il y est question de rébellion contre le poids des traditions, d’amour et de mariage, de la quête d’identité, des liens du sang et des liens du cœur.
J’ai été rapidement séduite par le début de l’ouvrage qui nous fait pénétrer dans le quotidien de trois jeunes héros, Savitri, Nat et Saroj, et des difficultés qu’ils rencontrent : jeune domestique secrètement amoureuse du fils des employeurs, anglais ; enfant adopté par un père entièrement dévoué à ses patients ; fille d’un père indien immigré en Guyane qui souhaite lui arranger un bon mariage à tout prix.
Les trois personnages se ressemblent : un mélange de sensibilité et de détermination, de beauté physique et du cœur, de rébellion. Cela n’est pas anodin car on comprend au fur et à mesure que les trois histoires sont liées et qu’elles résonnent les unes avec les autres, à travers les années et les lieux.
Bien que l’idée de Sharon MAAS, soit intéressante, c’est là que le bat blesse selon moi. En effet, la deuxième partie de l’ouvrage consiste à expliquer, progressivement, la complexité de ces liens. Au lieu de simplement nous faire partager des tranches de vie, l’intrigue en devient parfois invraisemblable, tant les coïncidences, voire les clichés, s’accumulent. Le roman et ses personnages y perdent de la crédibilité, notamment dans la description parfois un peu manichéenne des histoires d’amour.
J‘ai donc trouvé la lecture un peu longue, bien que l’écriture m’ait plus, d’autant plus qu’il s’agit d’un « gros » roman.
Noces Indiennes, de Sharon MAAS, Flammarion 1999