Persona grata, c’est une façon de souhaiter la bienvenue. Étonnant qu’on utilise plus souvent la formule négative : persona non grata.
L’exposition au Mac-Val nous plonge dans la notion d’accueil et c’est par le sol que cela commence. Des agrafes raccommodent le passage du hall au couloir qui mène à l’exposition. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait effectivement de la réparation d’une fissure à cet endroit, hésitant encore avec l’idée d’une frontière à franchir. Ce n’est qu’au retour que j’ai vu le cartel signalant qu’il s’agissait d’une intervention de Kader Attia.
Deux autres salles accueillent des oeuvres sur le sol même :
celle présentant une installation de David Brognon et Stéphanie Rollin, des chaises rangées le long des murs et, comme tombées d’un écran, des feuilles bleues, le ciel peut-être en mille morceaux dans une salle d’attente
Celle de Jochen Gerz, répétant à la craie le verbe « vivre », liste sur laquelle il faut marcher pour atteindre un écran où on peut lire « À cet endroit, le même désarroi l’envahit de nouveau, rien ne se passa. On aurait pu la prendre pour un spectateur, n’était le reste d’un frémissement intérieur : l’écho anticipé. » Les pas des spectateurs effacent peu à peu le mot vivre et je ne sais plus si je dois approcher à nouveau du texte accroché au mur du fond ou sortir pour laisser une chance à vivre.