Titre : Charlotte impératrice, T1 : La princesse et l’archiduc
Scénariste : Fabien Nury
Dessinateur : Matthieu Bonhomme
Parution : Août 2018
Fabien Nury est un des rares auteurs de bandes dessinées dont j’achète chaque nouvelle parution par la seule présence de son nom sur la couverture. Son dernier opus est le premier tome d’une série intitulée Charlotte impératrice. Je me suis plongé dans sa lecture avec enthousiasme hier soir. Le talentueux scénariste s’est associé ici avec le dessinateur Mathieu Bonhomme que je ne connaissais jusqu’alors que de nom.
Les arcanes du pouvoir
L’intrigue se construit autour de Charlotte, jeune femme de la noblesse européenne qui va devenir l’épouse de l’archiduc Maximilien, frère de l’empereur François-Joseph. Son destin, semé d’embûches, l’amènera à devenir impératrice du Mexique justifiant ainsi le titre de cette saga mêlant histoire et fiction.
Cet album se compose de presque soixante-dix pages. Ce nombre de pages supérieur à la moyenne est intéressant car elle permet à Fabien Nury d’offrir à son intrigue l’espace suffisant pour diffuser sa toile narrative. Nous suivons l’évolution et la mutation du personnage de Charlotte. La jeune ingénue que nous découvrons dans les premières planches est bien éloignée de la femme manipulatrice et de caractère qui occupe la dernière page de l’opus. Le scénariste confirme son talent pour faire naitre et exister des personnalités fortes et originales. Nous sommes loin de l’image légère que nous associons souvent aux épouses de têtes couronnées. Charlotte est l’incarnation de la lutte contre ce cliché.
Je ne pouvais pas conclure ma critique sans évoquer le travail d’illustration de Mathieu Bonhomme. Comme je le disais en introduction, je n’avais jamais eu le plaisir de lire une histoire née de sa plume. Le moins que je puisse dire est que je ne regrette pas d’avoir comblé ce manque à l’occasion de ma rencontre avec Charlotte. Je trouve que son trait s’accorde parfaitement avec le ton et l’époque de la narration. De plus, la colorisation d’Isabelle Merlet finalise la mise en valeur de l’histoire. Incontestablement, rien n’est bâclé dans cet album. Scénario, dessins et couleurs sont le fruit de trois personnes talentueuses et investies.
Fabien Nury s’est fait une spécialité d’intégrer ses fictions dans des faits historiquement avérés. Il fait donc se mêler des scènes nées de son imaginaire et des événements ayant réellement eu lieu. La différence entre les deux était souvent floue générant ainsi une atmosphère particulièrement prenante. Le sentiment qui habite la lecture est d’être immergé dans les arcanes du pouvoir. Le réalisme qui transpire de chaque planche intensifie la lecture la rendant ainsi complètement captivante ! Ce voyage au côté de cette future impératrice du Mexique s’avère passionnant du début à la fin.
Pour conclure, j’ai pris énormément de plaisir à me plonger dans le destin de cette Charlotte. La lecture est prenante et mon attrait pour l’intrigue n’a cessé de croître au fur et à mesure que les pages défiler. Je suis vraiment impatient et curieux de connaître la suite des aventures de cette désormais impératrice du Mexique. Mais cela est une autre histoire…