"La vie est un vélo rouge sans petites roues"
Adrien passe une soirée en famille, mais il est peu concentré et impliqué dans les conversations, son esprit louvoie. Il faut dire qu'à 17h24 il a envoyé un texto à son ex qui a souhaité "faire une pause", à 17h56 Sonia a lu le message envoyé mais sans répondre si bien que son esprit est happé par son téléphone, bien loin des considérations des uns et des autres sur le chauffage au sol. Quand de surcroit son beau-frère lui demande de préparer un discours pour leur mariage, Adrien ne sait plus à quel saint se vouer...
Quelques belles trouvailles voient le jour, comme ce moment où il se confie à sa mère en lui disant qu'il frôle la dépression, et qu'elle lui rétorque, pragmatique, "bois du jus d'orange", ou bien encore ces scènes autour de la tyrannie du texto, mais, mais...
Cette lecture permet de passer un bon moment, grâce à de belles trouvailles mais le ton finit par lasser. Le discours ressemble à un one man show sans grande originalité. J'ai attendu en vain une profondeur rédemptrice, mais sans succès...
Face au discours frivole de la famille, lui se demande "où va le beau quand il n'est plus" et son regard est quelque peu méprisant, condescendant face à eux...
"En fait tout ça n'était qu'une couverture, la taxe d'habitation, le gratin dauphinois, peut-être une profondeur insoupçonnées surgirait-elle tout à coup de nulle part, sous le chauffage au sol, une fois la dalle arrachée, trouverait-on du Shakespeare, du sang, des larmes, de la sueur, de la vodka sur des violons tziganes ?"
Il se place dans la peau d'un pseudo-intellectuel qui redoute de devoir danser "La Chenille" lors du mariage ...
Ces moqueries m'ont semblé finalement gratuites et si j'imagine que l'auteur se moque aussi de cet Adrien dépressif, j'ai fini par rire jaune !