Parce qu'ils considèrent que la plupart des transactions financières correspondent à des moments d'interaction sociale, notamment chez les jeunes, les fondateurs de la startup britannique B-Social – qui vient de lever 3,2 millions de livres afin de poursuivre son développement – imaginent d'en faire une véritable banque centrée sur cette vision.
Dans son incarnation présente, ce que propose B-Social est une des ces solutions relativement classiques de suivi de dépenses collectives. Armée d'une application mobile et d'une carte Mastercard, l'utilisateur peut très facilement créer son ou ses groupes – qu'ils soient temporaires, par exemple à l'occasion d'un voyage entre amis, ou permanents, tels qu'une colocation – et répartir les frais engagés entre leurs membres, puis effectuer les virements ou les demandes de remboursement correspondants.
À plus long terme, la jeune pousse veut toutefois devenir une vraie banque, pour laquelle elle a entamé les démarches d'acquisition d'une licence auprès des autorités réglementaires du Royaume-Uni. Si, en apparence, cette évolution ressemble à une stratégie classique d'expansion destinée à matérialiser un modèle économique par ailleurs incertain (car ressortant d'une intermédiation sur les paiements), l'approche de B-Social peut également inspirer une perspective originale sur les comptes de groupes.
En effet, au-delà des seuls partages de dépenses, qui, incidemment, en sont aussi un reflet, c'est dans une logique généralisée de petits ou grands prêts et emprunts entre proches que se projettent les concepteurs de la future néo-banque. Selon cette logique, il est alors facile d'imaginer une intégration plus ou moins transparente de facilités de crédit venant compléter les arrangements privés, en cas de nécessité. Il s'agit, d'une certaine manière, d'articuler une dimension sociale avec tous les domaines de la gestion de finances personnelles (l'épargne pourrait d'ailleurs être une autre cible).
À l'instar des plus prometteuses parmi les nouvelles entrantes du secteur, B-Social vise à incorporer l'argent et ses produits dérivés au cœur de la vie quotidienne de ses clients. En raisonnant à partir de sa propre perception, plutôt originale, des comportements et des attentes de ces derniers, elle fait le pari que ce sont les aspects relationnels sous-jacents à de nombreuses transactions qui vont lui permettre d'atteindre la symbiose désirée (en évitant de s'en tenir à une intégration superficielle dans les réseaux sociaux). Une façon radicalement différente d'envisager l'expérience de la banque…