Société : théories du complot, fake news, religion, sectes… la machine s’emballe

Publié le 26 décembre 2018 par Ralph

Le pape François, à Rome, le 24 décembre 2018, à l’occasion de son homélie de Noël. Crédit photo : Donatella Giagnori / EIDON / NP / MAXPPP

PARIS, par Ralph Bechani

Inutile de s’acharner à croire en l’existence de tel ou tel complot comme les « Illuminatis », cette vieille légende urbaine qui inspire la littérature, le cinéma… l’art, ou la thèse selon laquelle Elvis Presley, Coluche ou Michael Jackson sont toujours vivants, sirotant une bonne bière sur la terrasse d’une île paradisiaque à l’autre bout du monde.

L’idée que l’homme n’a pas marché sur la Lune en 1969 semble tout aussi pathétique pour ne pas dire ridicule. Non, croire en toutes ces histoires n’est pas sérieux, et d’autres avant nous l’ont déjà prouvé d’un point de vue historique et scientifique.

En revanche, l’assassinat de JFK, le président américain, en 1963, est à l’évidence le fruit d’un complot, dont personne ne sait réellement par qui il a pu être fomenté, comme d’autres meurtres que l’histoire prendra le temps d’éclaircir, ou pas.

Malheureusement, nous pourrions rire de tout cela mais avec l’influence des réseaux sociaux, du Web et du « big data », la rumeur persiste et s’intensifie jusqu’à provoquer des campagnes politiques et citoyennes fondées sur le mensonge, les approximations et la diffusion de fausses informations.

Les exemples du « Brexit » ou de l’élection de Donald Trump sont les scénarios les plus récents et à forcerie les plus inquiétants, tant la machine s’est emballée, parfois sur fond de racisme, et d’antisémitisme.

Le prétexte de l’anticapitalisme, celui de la souveraineté – du nationalisme-, ajouté au rejet des élites, des étrangers ou du multiculturalisme forment ainsi des mouvements idéologiques, politiques et médiatiques à tendances ésotériques.

Bizarrement, ou logiquement, c’est selon, la plupart des enquêtes sur les néo-complotistes montrent que l’extrême droite est à la source de la propagation et de la viralité des contenus en forme de « fake news » ou de blogs et de sites d’informations mensongères.

Internet offre ainsi un boulevard sans limite à tous les complotistes qui pullulent sur la toile depuis les premiers instants du Web. Ce n’est pas un hasard si la presse française et internationale a mis du temps avant de se lancer dans le numérique – Le Monde.fr a été le premier grand média français dès la fin des années 90.

Aujourd’hui, la presse s’organise pour lutter dans cette « guerre » déclarée à l’information, à l’histoire, à la rationalité, aux faits. Clairement, le métier de journaliste est en danger.

La vérification, le « fact-checking » est justement l’un des moyens que la presse développe massivement.

Judaïsme, catholicisme et islamisme

Ceci dit, au-delà des thèses complotistes et des tentatives de manipulations des masses, les plus grands complots de l’histoire de l’humanité ne sont autres que les religions elles-mêmes.

Le judaïsme, le catholicisme et l’islamisme forment à elles seules la plus grande fumisterie que l’homme a connue depuis l’émergence de l’homo sapiens sapiens, il y a environ 150 à 250 000 ans.

Après des milliers d’années d’obscurantisme, suivi par une révolution copernicienne qui inspirera les révolutions américaines et françaises, les croyances ont gardé la « dent dure », tel un trouble obsessionnel compulsif – TOC -, des millions de personnes à travers le monde sont prêtes parfois à blesser, tuer ou mourir pour prouver leur(s) croyance(s).

Pire, le prosélytisme, le terrorisme, la radicalisation vont jusqu’à provoquer des drames et des catastrophes humanitaires qui bouleversent les pays pauvres et plus récemment l’Occident, avec les attentats du 11 septembre 2001, puis en Europe, et en France entre 2012 et 2018.

Les « printemps arabes » ont bien tenté d’apporter leur pierre à l’édifice en réclamant plus de démocratie, en Tunisie, en Libye, au Yémen ou en Syrie. Mais la guerre civile et le retour fracassant des islamistes au pouvoir sont venu gâcher « la fête » rappelant à tous que Dieu joue encore un rôle fondamentale dans de nombreuses sociétés.

Le journaliste Jamal Kasshogi l’avait compris depuis longtemps. Assassiné en octobre 2018 au consulat d’Arabie Saoudite, en Turquie, il venait d’écrire un article dénonçant la mainmise de l’islam et de l’islamisme dans l’éducation, l’information, et la manipulation des peuples au sein du monde arabe.

Notre confrère soulignait la doctrine islamiste des salafistes – ou wahhabites – qui empêchent toute résolution ou évolution. Au proche et au moyen orient, en Asie, ou sur le continent africain… des « théologiens » fanatiques imposent la Charia, souvent aux plus jeunes.

Les sectes, comme Boko-Haram, sont elles aussi fanatisées et mènent au Nigéria, notamment, des attentats et des enlèvements de femmes et d’enfants. Là aussi, la charria joue pleinement son rôle.

La croyance