L’Anses vient de publier un rapport qui confirme que le charançon rouge ne pourra plus jamais être éradiqué du pourtour méditerranéen. Les palmiers de ces régions sont condamnés.
FORTUNE. Il aura fallu un peu plus de dix ans au charançon rouge pour venir à bout des palmiers des Canaries (Phoenix canariensis) et des membres proches de cette famille de plantes qui ornent les villes et les jardins méditerranéens. Dans un rapport qui vient de paraître, l’Anses (l’Agence nationale de sécurité alimentaire, de l’alimentation de l’environnement et du travail) reconnaît que la lutte est perdue. La destruction des populations de Rhynchophorus ferrugineus est “quasi impossible”, non pas pour des raisons d’absence de solutions, mais de coût. L’insecte est tellement répandu qu’appliquer des traitements atteindrait des fortunes sans pour autant être assuré de sa disparition.
Le charançon rouge ne vit que sur les palmiers des Canaries. Il ronge de l’intérieur et fragilise ce végétal à l’origine endémique des îles de l’Atlantique au point de faire tomber les palmes puis le haut du tronc. L’insecte a voyagé avec l’exportation de son hôte prisé pour son esthétique tant par les services des espaces verts publics que par les particuliers. Il a été repéré pour la première fois en 2006 en Provence-Alpes Côte d’Azur sans qu’on sache comment il est arrivé. L’alerte donnée par les Fédérations régionales d’organismes de lutte des organismes nuisibles (Fredon) n’a pas permis d’endiguer l’invasion. Si les municipalités ont pu mettre en œuvre des moyens de lutte, souvent pour des raisons de sécurité (des palmiers se sont effondrés dans des rues), les particuliers, eux, ont négligé d’intervenir à la fois par ignorance, mais aussi pour éviter d’avoir à payer l’abattage et l’évacuation de plantes parfois volumineuses, opérations qui coûtent en moyenne 1300 euros par tronc. https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-mediterranee-ne-peut-plus-eradiquer-le-charancon-rouge_130367#xtor=EPR-1-[SEAActu17h]-20181220