Que ce roman plaise, cela va presque de soi. Il met en scène trois femmes, dans trois pays différents, femmes que le sort frappe et qui vont y résister, et femmes qu’une histoire de cheveux va relier par-delà les frontières, les classes sociales, et le temps.
Et cela semble plein de solidarité et d’espoir.
Mais au-delà de cette symbolique des cheveux, coupés, offerts, et achetés en Inde, travaillés en Sicile et vendus très cher aux États-Unis, il ne faudrait pas oublier ce que représente ce commerce international qui ne change pas la vie de Smita, l’Intouchable, mais enrichit (ce qui est passé sous silence dans ce roman) les intermédiaires.
Quelques mots d’une chanson de Leny Escudero me reviennent : « car tu as le sens du devoir / chacun son dû et son savoir » (extraits de « Vivre pour des idées »). Que l’ordre du monde ne change pas.
Ou bien faut-il accepter que cette histoire soit celle de qui l’a écrite et que le lecteur, la lectrice après elle se disent que chacune de ces femmes qui « aiment, enfantent, espèrent, tombent et se relèvent » est un peu lui, est un peu elle ?