Comme beaucoup, nous avions été saisi à la rédac' par le premier film de Yann Demange, 71'. Loin des rues menaçantes de Dublin, il s'intéresse avec Undercover (ce titre!) au parcours de Rick, adolescent pauvre de Detroit mêlé au trafic de drogues tout en étant indic' pour le FBI. Le tout au coeur des années 80, avec reconstitution minutieuse de l'époque et bande originale un rien clichée.
Un beau portrait de la loose moyenne. Demange le confesse : il est surtout intéressé par le portrait de famille. Cela se ressent, tant la relation que Rick entretient avec son père, incarné par un excellent McConaughey, parvient à faire vibrer la corde sensible. L'humanité qui transparaît dans sa relation avec lui et sa soeur, sans compter sur les fantasques grands-parents, rappelle les meilleures heures de David O.Russell, roi des familles disloquées.
Une observation tiède du gangstérisme. Autour de ce noyau familial se glisse un récit archi-classique de découverte du grand banditisme, mâtiné d'un questionnement sur la ségrégation raciale effleuré du doigt. Sauvée par une photographie très classieuse, la description quelque peu moralisatrice de cet univers, auquel se raccroche la critique assez fade de la bêtise judiciaire, ne fait pas les grandes heures de ce deuxième film sympathique.
Undercover : une histoire vraie sort le 2 janvier 2019 dans les salles françaises
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