Les gilets jaunes est un mouvement qui fait exister ceux qui n'existent pas.
Il ouvre enfin les portes à tous ceux que le système a enfermés.
Il donne la parole à ceux qui ne se sont jamais exprimés... les sans grade, les sans abri, les sans nom...
Tous les laissés pour compte se sont donnés rendez-vous chaque samedi pour remonter la pente... et quoi qu'on y fasse, le casse fait partie de la rente...
Que réclament les gilets jaunes pour que le calme succède à la tempête ?
Un sens, une substance, avec un brin de décence.
En un mot : de la sécurité pour tous les amputés de la finance.
Grand A : une sécurité immobilière : un toit fourni par l'État avec ses logements dits sociaux et dont le montant de loyer ne doit jamais excéder le tiers du plus bas salaire.
Grand B : une sécurité alimentaire : que l'État se charge de créer une grande surface pour rendre abordable tous les produits de première nécessitée... au point qu'un RSA puisse manger à sa faim et se nourrir sans crever de faim.
Grand C : une sécurité sanitaire : que l'État, encore l'État pour réserver la gratuité de tous les soins aux citoyens qui n'ont pas les moyens de se soigner, ni de prendre soin de leur état de santé : avoir des dents saines pour ne pas se faire broyer et des yeux pour ne plus se faire marcher dessus.
Grand D : une sécurité princière : pour que tous les démunis disposent d'un tarif préférentiel pour se déplacer, visiter les musées, assister à une pièce de théâtre ou voir un film sans être saigné à blanc.
Parce que la culture n'a de valeur que si elle n'a pas de prix.
Par exemple : fournir de l'essence au prix coutant sans adjonction aucune.
Tous ces sécurités vont plus loin et font plus de bien que la sécurité policière ou la sécurité routière...
C'est désormais l'abécédaire des Gilets Jaunes.
Des exigences de bon sens qui ne risquent pas d'appauvrir la France, ni de perturber l'État de ses finances.
Bien au contraire, cela va augmenter ses chances d'être non seulement le pays des droits de l'homme mais aussi le pays de la Justice sociale.